lundi 30 décembre 2013

Cahier 4(4) bis des Préceptes d’Itayaxa, page Ŋ, lignes A à Ʃ

[…]

Tu respecteras tous mes préceptes à la lettre, sauf celui-ci.
Surtout pas celui-ci.


Et tu mettras les contradictions qui s’ensuivront sur le compte de la réalité, c’est sa faute aussi si elle ne veut pas s’adapter à mes lubies ! Moi, je m’y fais sans problème. Même dans mes rêves. Surtout dans mes rêves, en fait.

[…]

dimanche 29 décembre 2013

♪ 15 : l’isolation des battements erronés de Valentine sur la table de mixage inexistante

System Error, c’est un projet de Bobby Bird de la Higher Intelligence Agency (un bon groupe d’ambient techno, qui a notamment collaboré avec Biosphere et Pete Namlook), en collaboration avec un certain Brian Duffy (dont je n’ai jamais entendu parler je crois).

Sur Nothing, les musiciens ont utilisé pour unique source sonore des samplers vides… mais le résultat n’a pas grand-chose à voir avec la série des No-Input Mixing Board de Toshimaru Nakamura, encore moins avec le minimalisme radical de Sachiko M : les sons ont été largement modifiés pour former un excellent album d’IDM, avec des accents glitch et ambient. On entend l’influence d’Autechre dans les premières pistes, mais avec plus d’importance accordée aux mélodies et surtout aux atmosphères, un côté presque « musique de film » par moments aussi… puis les pistes se font plus originales, et on finit par oublier le concept d’origine, mais vu la qualité de l’album, ça n’a pas beaucoup d’importance ! J’ai l’impression que ce disque pourrait devenir l’un de mes préférés du genre.
✧ extrait : “Something Strange Has Happened”




Si vous préférez quelque chose de plus radical dans les sons avec un concept similaire, je peux vous parler un peu de No-Input Mixing Board de Toshimaru Nakamura. Comme le nom l’indique, les pistes de l’album sont enregistrées à partir d’une table de mixage sans entrée, ou dont l’entrée est branchée au canal de sortie… Ne me demandez pas comment ça produit du son, je n’y connais absolument rien ! Mais les résultats sont étonnamment variés. Parfois, ce sont des boucles où des mélodies sortent de je ne sais où, avec juste un petit peu de dissonance et de glitches qui révèlent le caractère « expérimental » du bidule. Parfois, c’est vraiment de l’ambient ou du drone. Parfois, les résultats sont beaucoup plus aggressifs, stridents ou bruitistes.

Toutes ces pistes sont sans titre, numérotées et imprévisibles. Le premier volume de No-Input Mixing Board est sorti en 2000 et est une excellente introduction pour qui voudrait s’approcher du monde de l’onkyo sans trop s’ennuyer ni se casser les oreilles… Le troisième est plus difficile déjà, avec des pistes plus longues, plus abstraites et souvent assez stridentes. Je n’ai pas écouté les autres ; le huitième volume est sorti cette année, il paraît qu’il est bien !

P.S. Au moment où j’écris ces lignes, No-Input Mixing Board [3] est disponible en téléchargement à prix libre (donc gratuit si vous voulez) ! Et le CD n’est pas cher du tout. Si vous aimez, je vous recommande aussi l’éponyme d’I.S.O. sur le même label, lui aussi en prix libre. Et puis l’autre éponyme d’I.S.O., sorti chez Sound Tectonics et enregistré en direct dans un temple, tant qu’à faire.
✧ extrait : “NIMB #1”




Beat de Bowery Electric est un mélange de shoegaze, d’ambient et de trip-hop. J’ai trouvé ce disque en cherchant quelque chose qui se rapprocherait de Seefeel (pour rappel, Seefeel est un groupe qui se situe entre shoegaze, IDM et ambient techno)… bon, la ressemblance est ténue ; sur Beat, le shoegaze domine plus largement, et les percussions n’ont pas le même aspect répétitif-hypnotique qu’il y a sur les albums de Seefeel. Mais ça marche aussi.

On a l’impression de planer tout le temps sur ce disque, encore plus que sur les autres disques de shoegaze et de dream pop que j’ai écoutés. Et le final est étonnant, vingt-trois minutes de drone assez sombre… En fait, Beat oscille tout le long entre une musique pop/rock vaporeuse charmeuse, avec une voix féminine sensuelle éthérée (My Bloody Valentine + trip-hop obligent), et une sorte de torpeur morose, un grand vide, un énorme nuage sombre qui plane au-dessus de tout ça. La dernière piste, “Low Density”, présente sept minutes de drones graves et est de loin la piste la plus sombre de l’album ; elle n’est d’ailleurs présente que sur certaines éditions du disque (et de nombreuses versions digitales de l’album l’ont « buggée », avec des sauts).

La seule chose que je reproche à ce disque, c’est d’imiter un peu trop My Bloody Valentine par moments.
✧ extrait : “Beat”




D’ailleurs, en parlant de shoegaze, vous pensez quoi du dernier My Bloody Valentine ? Moi, il me plaît ! Surtout la deuxième partie, quand Kevin Shields essaie de nouvelles idées : le côté très pop, planant et accrocheur de “New You”, les rythmes fous et la dissonance d’“In Another Way”, “Wonder 2” qui ressemble à Squarepusher sous drogues dans un avion… et surtout le martèlement ultra-répétitif mais génial de “Nothing Is”, à écouter super fort, c’est un plaisir énorme.

Je n’ai pas grand-chose à dire sur la première partie, pour moi ça ressemble à du My Bloody Valentine classique… et je dois avouer que si j’aime Loveless aujourd’hui (malgré cette foutue “Touched” qui tombe toujours comme un cheveu dans la soupe et m’a longtemps gâché l’album), je n’ai jamais considéré cet album comme un chef d’œuvre. Quant à Isn’t Anything, je ne sais même plus si je l’ai déjà écouté en entier, je sais juste que je n’y ai pas accroché. Bref, si j’aime m b v, c’est peut-être aussi parce qu’il est différent de ce qu’attendais.

Faudrait que je voie ce que Kevin Shields a fait à part ça d’ailleurs, je sais que j’aime beaucoup sa participation sur XTRMNTR de Primal Scream (“Accelerator” ♥ ♥ ♥) !

* Un mot sur la pochette quand même : quel gâchis. Avec un bleu un peu moins saturé et une typographie correcte, elle aurait pu être bien.
✧ extrait : “In Another Way”




Comme l’a fait remarquer un certain monsieur “obsessed” sur rateyourmusic.com, la compilation Ambient 4: Isolationism est une sorte de paradoxe. En fait, si l’on est puriste, le principe même d’une compilation d’ambient est paradoxal : un disque d’ambient est fait pour nous emmener quelque part pour qu’on s’imprègne de l’atmosphère qui y règne, qu’on y prenne notre temps… sans se faire chambouler par des paroles ou des rythmes trop présents, des changements et des événements en tout genres. C’est la constance et l’atmosphère qui font la musique ambient. Du coup, juxtaposer des pistes de plusieurs artistes, qui ont chacun des approches différentes, des outils différents et des styles différents, est une aberration !

Mais le but d’Ambient 4: Isolationism ne semble pas tant être de proposer un séjour sonore qu’un tour du monde à travers les formes sombres et expérimentales de l’ambient. Proposer le plus d’approches différentes possible, surprendre, faire découvrir ce qui se fait dans le genre. J’aurais bien envie de dire que c’est « un disque non-ambient fait de pistes d’ambient », mais en fait, même pas : la compilation déborde allègrement du cadre de l’ambient au sens strict et propose du bruitisme en tous genres, du chant, des rythmes entraînants, Keiji Haino qui gémit, de la musique concrète signée AMM, et un bordel sans nom signé Aphex Twin pour ne citer que trois exemples.

Reste que pour découvrir des artistes et des compositions intéressantes dans le domaine des musiques « abstraites », sombres et expérimentales, Ambient 4: Isolationism est très bon. On y trouve des pistes (inédites semble-t-il) de Seefeel, KK Null, Jim O’Rourke, :zoviet*france:, Labradford, .O.Rang (le groupe du batteur de Talk Talk), Thomas Köner et autres. Le disque date de 1994 et est souvent considéré comme un classique méconnu. Ce qui est un autre paradoxe, mais passons.
écouter en playlist sur Youtube

mardi 24 décembre 2013

Ça m’étonne toujours de voir des artistes respectables sacrifier à la tradition des « musiques de noël ».

C’est un peu comme si, chaque année à la même date, les grands pontes de la mode décidaient très sérieusement qu’il fallait s’habiller avec des Crocs roses bonbon aux pieds tout en s’efforçant d’avoir l’air présentable quand même. Enfin non, la comparaison est mauvaise — ça serait rigolo en fait, le jour des Crocs roses bonbon ! Alors ques les musiques de noël ne sont que rarement rigolotes, en général elles sont abominables.

M’enfin vous voyez ce que je veux dire. Pourquoi, au nom de cette tradition commercialo-chrétienne dont la figure emblématique fut inspirée par la marque Coca-Cola, s’aventurer dans les terres nauséabondes du Grand Kitsch dégoulinant de bons sentiments où tout le monde semble obligé de se vautrer tout en s’efforçant d’en ressortir plus ou moins indemne ? Par défi ? Ou est-ce simplement un mauvais goût que partagent même les meilleurs artistes ?

Y’a du bon dans noël, hein, je ne dis pas. Les bougies, les sapins, les petits gâteaux de noël, le vin chaud, les promos sur Steam et sur le Playstation Network, tout ça. Mais les seules musiques de noël potables que j’ai jamais entendues étaient celles qui ne ressemblent pas à des musiques de noël.

Dernier cas en date à ma connaissance : ce clip de Run the Jewels (collaboration hip-hop entre El-P et Killer Mike), qui n’a de noël que les images, le nom et les premiers sons de clochettes. C’est un sacré bon clip, une sacrée bonne piste, et si vous n’avez toujours pas écouté l’album, ça devrait vous donner envie de vous y mettre. À moins bien sûr de ne pas aimer le hip-hop.

Joyeux hannukah (avec près d’un mois de retard) ! : )

samedi 14 décembre 2013

Une recette en BD mal dessinée pour faire des gâteaux au chocolat noir, au gingembre confit et aux noisettes

Le principe est complètement piqué sur À Boire et à Manger, le blog de Guillaume Long. Mais en moins bien, et surtout en mal dessiné. [edit : D’ailleurs je lui ai pris une blague sans le faire exprès ! Mes excuses.]

(cliquez pour pouvoir lire quelque chose !)

lundi 9 décembre 2013

Volume III des préceptes d’Itayaxa, page 75 bis, lignes G à Q

[…]

Garde tes rêves d’enfance, tes rêves d’adolescence, tes rêves de jeunesse, tes rêves d’adulte et tes rêves de vieillesse. Ils peuvent toujours servir. À alimenter une machine à rêves, par exemple. Ou bien à se rappeler des souvenirs.

S’il y en a que tu ne veux vraiment plus, passe-les à quelqu’un d’autre ou dépose-les à la banque des rêves. (S’il n’y a pas de banque des rêves là où tu vis, fondes-en une !)

Et n’oublie pas de t’en fabriquer de nouveaux.

[…]

♪ 14 : l’effet des rotors minimaux en X qui tournent dans le vide en expansion

Feign to Delight Gaiety of Gods de Shalabi Effect est un album sorti chez Annihaya, un label libanais qui se donne pour ambition de « déplacer, déconstruire et recycler » les musiques folkloriques (une sorte de Tzadik arabe ?). Leurs pochettes sont réussies, des jeux graphiques avec de la typographie arabe signées par le Studio Safar, ça m’a donné envie de m'y intéresser.

Mais si le nom de Shalabi Effect vous dit quelque chose, c’est peut-être parce qu’ils sont plus ou moins liés avec Godspeed Your Tra-La-La Céline Dion Efrim’s Anticapitalist Apocalypse Fuck Your Hopes Let There Be Light Youpi Shalom Drama Band… ce que je n’ai appris qu’après. Je ne l’aurais jamais soupçonné rien qu’à l’écoute en tout cas.

Feign to Delight Gaiety of Gods est un disque que l’on pourrait approximativement caser dans le post-rock mais qui va surtout dans tous les sens, avec du rock instrumental, du jazz, des blips-bloups électroniques (sur “Sigmund Droid”, ma piste préférée — j’en aurais aimé un peu plus dans ce genre), des influences de musiques folkloriques orientales, un peu de bruit, un peu d’ambient, un petit côté Acid Mothers Temple… c'est bien varié et traîne étonnamment peu en longueur pour un double album du genre. J’aurais du mal à résumer Feign to Delight Gaiety of Gods, mais j’aime.

Le disque est semble-t-il difficile à trouver en CD. Le label nous informe sur sa page Facebook que tous leurs disques sont disponibles chez quatre disquaires à Beyrouth, ce qui est vachement pratique dites-moi, il me suffira de faire un détour de trois mille kilomètres la prochaine fois que j’irai chercher le pain et je pourrai acheter le disque par la même occasion.



La trilogie Aileron / Map Key Window / Dust de rotor plus, commencée en 2000 et achevée il y a quelques mois à peine, est une vraie perle rare.

C’est de la musique électro-acoustique avec du piano, du glitch, de l’ambient… très éparse, très belle, difficile à classer. Le silence y est considéré comme un instrument à part entière, et c’est peut-être même celui qui est le plus chargé de sens. Les mélodies au piano sont la seule présence constante, qui fait que l’on s’y retrouve. Tout le reste évoque des événements distincts… La musique est là par fragments, évocateurs, énigmatiques et touchants ; on dirait une collection de lettres et photos à moitié effacées, des objets qui racontent une histoire, avec assez d’informations pour imaginer plein de choses, mais pas assez pour pouvoir s’assurer de quoi que ce soit.

Aileron évoque l’exploration, Map Key Window la mémoire, Dust la dégradation et l’oubli. Chaque volume est plus mélancolique et contient plus de silences que le précédent. Je conseille vraiment de commencer par le début… et d’écouter l’ensemble en une seule fois. Oui, ça fait trois heures d’affilée, mais ça vaut le coup. C’est une écoute qui n’est en rien fatigante ou lassante, et qui est loin d’être aussi hermétique qu’on pourrait l’imaginer. L’évolution d’album en album est vraiment marquante et fait plus sens que dans n’importe quelle « trilogie » de disques que j’ai pu écouter, je crois.

Le packaging des trois disques est très beau lui aussi : d’épais livrets noirs avec les noms estampillés en doré, des photos, des griffonages, un timbre ou un morceau de photo collé… Quant à la ou les personnes derrière le nom de rotor plus (et de la Radiophonics Trading Company of New Zealand, label qui n’a sorti que les trois albums de rotor plus), allez savoir de qui il s’agit. Les liner notes indiquent plein de noms de « collaborateurs » et de « directors » (dans quel sens ?), peut-être réels, peut-être fictifs, mais laissent « rotor plus » en tant qu’unique auteur inconnu de la musique. Qui que ce soit, et au final peu importe, cette personne mérite le respect.



L’album éponyme d’Efdemin est vraiment réussi. Mais il m’a fallu un petit moment pour l’apprécier.

C’est le genre de musique électronique minimaliste austère que je ne sais trop où classer, car les beats semblent y avoir autant d’importance que les grooves… En l’occurence, RYM dit que c’est un mélange de techno minimale et de deep house, ce qui me paraît assez juste. Les compositions semblent changer d’influences à chaque piste ou presque, ce qui est toujours appréciable : on n’a pas l’impression d’écouter dix variations sur le même thème.



Becoming X de Sneaker Pimps est un disque qui me manquerait si je ne l’emportais pas sur une île déserte.

C’est un disque que je n’ai découvert qu’il y a quelques années mais qui parle à mon « moi » adolescent, ce moi qui semble ne pas vouloir grandir et s’entête à décrépir sur place, avec ses rêves improbables et ses mal-êtres qu’il vaudrait mieux ignorer, plutôt que de laisser la place à quelque chose de plus raisonnable. J’ai l’impression d’être une sorte de zombie ado qui préférerait crever pour de bon plutôt que de devenir adulte.

Quel rapport avec la musique, dites-moi ? Oh, peut-être pas grand-chose ; c’est du trip-hop des années 90, avec un côté anxieux/dépressif caché par un son très cool, et ce genre a toujours fait partie de mes favoris.

“Walking Zero” est ma piste préférée de l’album…

… et “At the Chime of a City Clock” est ma chanson préférée de Nick Drake pour le moment, parce que la mélodie ressemble en partie à celle de “Walking Zero”. “At the Chime of a City Clock” est une bien meilleure chanson que “Walking Zero”, à tout point de vue. Je n’ai même pas de « mais » à apporter pour tempérer ça : Nick Drake a vraiment tout de son côté.

Sauf si je dis que, quelque part, c’est grâce aux Sneaker Pimps que j’apprécie encore plus Nick Drake.



« EP ». Non mais le mec quoi. Un EP de 45 minutes !

Je sais, Autechre a fait pareil la même année avec leur « EP » de 70 minutes (qui aurait dû être un vrai EP d’ailleurs, s’ils n’avaient gardé que les bonnes pistes, mais passons). Et aujourd’hui, quand on sort un album qu’on n’a pas envie d’assumer en tant qu’album pour des raisons obscures, on appelle ça une « mixtape ». C’est de la fausse modestie ou…?

Bon, remarquez, je préfère ça que l’inverse — le jour où un artiste particulièrement prétentieux nous sortira un « post-album » ou un « hyper-album », je… enfin, si ça se trouve c’est déjà arrivé.

Sinon, ce disque (Xpander EP de Sasha, donc) est de la progressive house, ou de la progressive trance, je ne connais pas encore super bien ce genre et je ne sais pas si c'est censé être un plaisir coupable ou non, mais j’aime beaucoup. C’est planant, c’est dansant, c’est bon tout le long.

dimanche 8 décembre 2013

J’ai (re)commencé à faire une bande dessinée


, et je ne sais pas si c’est vraiment une bonne idée, vu à quel point je dessine mal (cf. ci-dessus et toutes les autres illustrations de ce blog) ! J’aime bien le style naïf et les bonhommes-bâtons, c’est pas le problème, mais je suis d’une maladresse pas possible (avec un crayon comme avec n’importe quoi d’autre), d’une fainéantise assez conséquente aussi, et je n’arrive absolument pas à me représenter des proportions correctes. Je suis capable de dessiner des bras littéralement six fois trop courts ou de faire varier la taille de mes personnages du simple au double de case en case sans m’en rendre compte. Oups !

Hélas, j’ai la flemme d’apprendre et de m’entraîner pendant des années, et surtout envie de dessiner cette histoire malgré tout, de la raconter maintenant. Ne serait-ce que pour moi. Envie de créer quelque chose et pas seulement de lire, de regarder et de commenter. Donc tant pis, je fais ça à la one again : une histoire improvisée qui ne tient pas debout, des gribouillages puérils aux proportions bancales, un coloriage fait au gros pinceau Photoshop dans des couleurs pastel vagues… (j’espère que les textes seront au moins lisibles !)

J’avais prévu de faire cinquante pages, au final ça sera sans doute plus près des soixante.

Si le résultat final est vraiment trop moche et illisible, je réécrirai peut-être ça en histoire illustrée. Quoi qu’il en soit, je n’aurai pas perdu mon temps — ne serait-ce que parce que c’est fun à faire !

Et quand j’aurai fini, j’essaierai de faire mieux. Plus court et mieux fait. Peut-être que si je persévère, si je m’y mets progressivement avec un peu plus de sérieux à chaque fois, j’arriverai à un résultat correct d’ici… quelques lustres ? On verra bien !


J’avais commencé à faire des BD au lycée — un truc vraiment nul, le degré zéro de la bande dessinée, mais déjà là, je m’amusais bien à les faire. C’était les aventures de la reine de la Nihilie, une contrée imaginaire où il n’y a rien. Et puis j’en ai fait deux-trois autres, les aventures de Joachim le chevalier, les aventures de Cybèle et Dolorès exploratrices de l’espace (que j’avais essayé de mieux dessiner — mais le résultat était encore pire que quand je m’en foutais totalement), et cætera.

C’est Marc, un pote du lycée qui fait de la chanson, qui m’a redonné envie de me remettre à la BD. Et je l’en remercie. Merci Marc !

dimanche 10 novembre 2013

♪ 13 : l’absence de loups misanthropes dans les profondeurs de l’église de Don Juan

Un truc que j’aime bien sur last.fm (ce grand déformateur sympathique qui essaie de nous faire croire qu’il reflète nos habitudes musicales), c’est regarder les bibliothèques de mes voisins, des voisins de mes voisins, ou même d’autres gens plus ou moins au hasard sur les shoutboxes, et y chercher des artistes que je ne connais pas. C’est comme ça que j’ai découvert Elodie Lauten il y a quelques jours, sur le compte d'une voisine éloignée transgenre qui écoute du noise, du drone, I.S.O., Arvo Pärt et Talk Talk entre autres.

The Death of Don Juan d’Elodie Lauten est un opéra minimaliste en deux actes. Je n’ai jamais aimé l'opéra, mais j’aime la musique minimaliste et ça, ça me plaît. J’aimerais bien décrire plus en détail, mais comme c’est le premier album d’opéra que j’aime…




Bon, pour être honnête, la techno pure et dure, c’est un genre que j’écoute parfois mais qui m’ennuie souvent. Surtout quand elle est minimale. Même certains disques reconnus comme le Biokinetics de Porter Ricks ne suscitent chez moi qu’un vague intérêt poli qui se mue assez vite en ennui… Mais ça fait trois fois que je me repasse Misantropen de Varg depuis hier soir, donc il doit y avoir quelque chose qui me plaît là-dedans.

Qu’est-ce qui distingue ce disque de tant d’autres ? Il a été joué sur des instruments analogiques sans overdubs ni edits à ce qu’il paraît, ce qui donne un côté un peu plus humain et moins “programmé” à la musique, je suppose — en tout cas les sons (du Roland TB-303) ont un certain charme. Neel de Voices from the Lake () s’est occupé du mastering, ce qui ne me dit pas grand-chose vu que je n’arrive toujours pas à retenir ce en quoi consistent exactement le mixage, la production et le mastering (surtout en musique électronique), mais je crois entendre une petite influence — surtout sur la dernière piste, la plus ambient, la plus longue et la plus réussie. Mais je crois qu’après les sons, c’est surtout une question d’atmosphère, avec des beats parfois très lents et en retrait par rapport aux mélodies (on est à la limite de l’ambient techno) ; et comme le disque est plutôt court, il est agréablement concis et ne reste jamais trop longtemps sur place.

C’est sorti sur un nouveau label suédois du nom de Northern Electronics, fondé par Abdulla Rashim. (J’ai aussi un EP d’Abdulla Rashim qui est pas mal, mais je préfère Misantropen.)



Mais pourquoi ai-je mis si longtemps avant d’écouter Absence de dälek ?! (Et pourquoi allai-je m’embêter avec Death Grips et Yeezus avant ça !?)

Depuis le temps, tout le monde le connaît à part moi, mais ce disque est fabuleux ! Une atmosphère noire, étouffante et hallucinogène, des vapeurs de bitume, du bruit et des sons industriels… le MC est nickel, mais ce sont surtout les instrumentaux qui sont carrément impressionnants. Je sens que ça va devenir un de mes albums de hip hop favoris.





Deep Listening de Pauline Oliveros, Stuart Dempster et Panaiotis : quatre pistes pour accordéon, voix, conque, bouts de métal, didgeridoo, tuyau d’arrosage, sifflements et tubes de métal, enregistrées au fond d’une citerne ayant contenu huit million de litres d’eau et offrant un temps de réverbération de 45 secondes.

Ça peut paraître improbable, décrit comme ça ; mais au final, c’est un superbe album. J’aurais beaucoup aimé que ce disque soit un double, ou un triple, ou plus..!

Oliveros et Dempster, cette fois accompagnés de David Gamper, ont enregistré d’autres disques sous le nom de Deep Listening Band — mais ceux que j’ai écoutés (Troglodyte’s Delight, enregistré dans une grotte ruisselante, et Needle Drop Jungle, beaucoup plus déroutant) sont très différents. Je ne les ai pas beaucoup écoutés encore, j’y reviendrai. Beaucoup plus proche de Deep Listening, il y a Underground Overlays from the Cistern Chapel, de Stuart Dempster (enregistré dans la même citerne ? avec un son très similaire et le même temps de réverbération en tout cas).



La trilogie Sanctus / Amen / Omega d’Organum est une belle incitation au recueillement spirituel et au piratage.

Il s’agit de trois disques comportant chacun une composition de drone jouée à l’orgue et ponctuée au piano à queue, au gong et à la cloche. Les trois sont assez similaires : Sanctus est la plus épurée, avec un très beau son (beaucoup plus calme que les autres pistes d’Organum que j’ai entendues) ; Amen y rajoute un chœur masculin qui renforce encore plus le thème de spiritualité ; Omega est plus animée, et ajoute un sitar aux drones que l’on connaît.

Tout ça aurait été très bien si chaque composition (qui dure de dix à vingt minutes) était sortie en single, ou bien les trois sur un même disque… mais David Jackman a décidé de sortir quatre versions quasi-identiques de Sanctus, deux d’Amen et trois d’Omega, et d’appeler ça des albums.

Quand je dis « quasi-identiques », c’est presque un euphémisme. La partition est réellement suivie à la lettre et de la même manière à chaque fois, et seules d’infimes variations peuvent se remarquer en ouvrant chaque fichier avec Audacity. Y a-t-il une raison conceptuelle à cette accumulation de versions quasi-impossibles à discerner les unes des autres ? Quelque chose à voir avec les chiffres 4, 2 et 3, un truc à dire sur la perception humaine, une incitation à faire attention aux moindres petits détails ? Peut-être… mais dans les faits, ça fait cher les quarante-six minutes de drone vendues au prix de trois albums.

Le disque que l’on peut faire soi-même en ne gardant qu’une version de chaque piste est tout à fait recommendable si on aime les drones d’orgue.



Et puis sinon, j’ai beaucoup écouté Foetus. Foetus, c’est le projet rock industriel inventif et déjanté de J.G. Thirlwell, musicien talentueux qui a aussi réalisé des compositions expérimentales pour orchestres (sous le nom Manorexia) et des génériques de dessins animés (The Venture Bros.)… Et même, classer Foetus dans le rock indus est très réducteur. Ses derniers disques n’ont plus grand-chose à voir avec le genre (surtout Hide, quasi-inclassable !) ; sur certains, comme Flow, on peut entendre des influences big band ou swing jazz… Certains entendent même un peu de Tom Waits là-dedans. Thirlwell incarne habituellement les pires psychotiques et psychopathes dans ses chansons, qu’il interprète avec une voix d’aliéné ; on aime ou pas, mais je trouve ces épanchements de folies particulièrement jouissifs. J’écrirai peut-être une critique complète de sa discographie quand j’aurai écouté tous les albums, en attendant je vous recommande très vivement de vous plonger là-dedans.

Commencez par Nail, je crois que c’est le meilleur.

lundi 21 octobre 2013

(sujet “Internet et Vous”, page trois, deuxième message)


Je trouve toujours Internet fabuleux, mais je ne m'y sens plus tout à fait à l'aise aujourd'hui.

Tout le monde est sur Internet, tout s'y dit, tout s'y crée, tout se commente et se partage à toute vitesse ; et comme on peut tout voir, les nouveautés fantastiques et les idées de génie sont devenues monnaie courante.

Tout commentaire qu'on aurait envie d'émettre a déjà été écrit par quelqu'un d'autre sur internet. (Des billets comme celui que je suis en train d'écrire, il y en a des milliers déjà, sans doute beaucoup plus, et mieux écrits que le mien.)

Il n'y a plus de contre-culture non plus : toutes les cultures sont sur internet.

Et comme une personne de plus ou de moins là-dedans ne fait aucune différence, on a une liberté totale de créer ou ne pas créer, de commenter ou ne pas commenter… mais aucun impératif réel, parce que je ne ressens aucun manque à combler là-dedans.

J'ai des dizaines, des centaines, peut-être des milliers d'images dans mes dossiers, des photographies incroyables trouvées sur internet, des œuvres d'art qui touchent au sublime, mais c'est comme si elles passaient devant moi sur un tapis roulant. (Sur une série de tapis roulants, en fait — autant que de blogs que je décide de suivre.) Mon premier réflexe, quand j'en vois une, c'est de la sauvegarder et d'aller voir sur le site de l'artiste l'intégralité de son portfolio pour sauvegarder celles que je préfère. Ce qui devient presque une corvée, vu le nombre. Et je sais que le lendemain, je tomberai de nouveau sur des dizaines de nouvelles images fantastiques. Et bien sûr, je passe plus de temps à sauvegarder ces nouvelles images qu'à me replonger dans celles que j'ai déjà sauvegardées. Ça ne gâche en rien mon appréciation, donc je n'ai pas de raison de m'arrêter, pas de raison de me déconnecter ! Mais ça bride complètement mes attentes pour quelque changement ou amélioration que ce soit : que faire de plus que ça ? Que faire de mieux ? À quoi bon ajouter quoi que ce soit à une machine qui tourne si bien, et à un tel régime ? Et ne rien faire du tout, rester passif à « consommer »… c'est frustrant. Ça me donne l'impression d'être inutile.

Une telle abondance a quelque chose de paralysant.

Et s'il n'y avait que les images… tout défile sur tapis roulants aujourd'hui, regardez défiler tous les comptes Facebook, Twitter, Youtube, tous les blogs et les fils RSS que vous suivez. Tout (ou presque) est disponible et défile aussi vite que possible. Je ne peux rien critiquer, ça serait de la mauvaise foi ! S'il y a quelque chose qui pêche là-dedans, en fait… j'ai l'impression que c'est l'humain. Pas le système qui ne serait pas adapté à l'humain — mais l'humain qui ne pourrait se contenter d'aucun système, même du meilleur. Tous nos défauts, toutes nos fautes sont amplifiées par tous ces « likes », tous ces partages, et le fait que tout le monde gueule plus fort que tout et cette mémoire infinie et dieu sait quoi encore.

Une telle amplification aussi a quelque chose de paralysant.




Pour en revenir aux œuvres fabuleuses qui déroulent sur tapis roulants : heureusement qu'il y a la musique, qui résiste un peu à ce défilé inépuisable parce qu'elle a (et apporte) une vraie temporalité : un album, ça a sa propre durée, son propre espace, qu'on peut remplir avec nos propres pensées et activités mais qui reste défini et stable. La musique et d'autres médias aussi, sans doute. Je pourrais faire tout un post là-dessus. En fait, si je développais tout ce que je touche dans ce billet-fouillis, je pourrais écrire des pages et des pages, une petite dizaine d'articles qui n'auraient rien à voir les uns avec les autres… je reprendrai peut-être l'un ou l'autre point plus tard.

Aujourd'hui, je me promène plus souvent quand j'ai du temps libre ; marcher sans but, pour le plaisir de flâner, ce que je ne faisais pas avant. Je ne sais pas si c'est l'âge, une réaction face à l'accélération du monde, ou peut-être un peu des deux.

Même quand je joue à un jeu vidéo, j'y joue lentement, je m'arrête pour regarder les paysages, pour faire durer. Apporter une sensation de présence dans un espace. Avoir la sensation d'être sans pour autant gesticuler et gueuler plus fort que tous les autres, sans faire la course avec le monde entier.




Tenez, en parlant d'accélération : http://internetactu.blog.lemonde.fr/2013/03/22/la-technologie-est-elle-responsable-de-lacceleration-du-monde/

« C'est une erreur culturelle de penser que la vie est bonne si elle va vite, si elle offre plus d'options, de possibilités. Notre vie est réussie dans les moments de résonnance. “La résonnance, c'est le sentiment que nous agissons dans un contexte qui nous répond, qui s'adresse à nous”… comme on le trouve parfois dans la famille, le travail ou la musique. La résonnance […] est le contraire de l'aliénation, quand le monde nous semble inamical, hostile ou silencieux. »

Internet me semble de plus en plus conçu pour procurer ce sentiment de résonance, surtout depuis le Web 2.0 et les réseaux sociaux ; tout et tout le monde est réactif, des réactions, on peut en avoir des dizaines à la seconde ; mais ça sent souvent l'artificiel, cette course effrénée aux réactions, qu'elles soient sincères, simplistes et mi-irréfléchies, ou automatisées. Déjà parce qu'il y en a trop. Sur un forum peu fréquenté, ça va, tout est relativement lent et on connaît tout le monde. Mais ailleurs, tout va trop vite et trop dans tous les sens pour être humain.




Quand j'étais au lycée, les choses étaient différentes. À l'époque, j'avais l'impression qu'Internet était un grand terrain en construction. Un terrain de jeu, presque, si on le voulait ! Et il suffisait de connaître un peu de HTML et de Photoshop pour faire quelque chose de chouette et de nouveau, ou du moins qui m'apparaissait comme tel ; quelque chose que les autres n'avaient pas.

Aujourd'hui, j'ai l'impression que toute ma génération maîtrise Internet mieux que moi, par goût autant que par nécessité, et j'ai de plus en plus envie de devenir ermite. Je crée toujours de temps à autre, mais j'ai de moins en moins envie de partager. Si je mets un dessin ou un post de blog en ligne de temps à autre, ça n'est plus vraiment pour affirmer ma présence ou partager avec enthousiasme mes créations, c'est… par habitude, parce que j'ai l'impression que c'est là leur place. (Et puis, quand même, toujours dans l'espoir qu'une personne tombe dessus par pur hasard et apprécie, même si ça n'est vraiment pas grand-chose. C'est peut-être déjà arrivé, je ne sais pas.) Autant de petites bouteilles jetées dans un océan qui en charrie des millions, des grandes et des belles que tout le monde admire, des moyennes qui touchent certaines personnes, des ridicules dont tout le monde se moque et qui deviennent donc semblables aux énormes, et des tonnes et des tonnes d'insignifiantes qui ne méritent pas d'être repêchées. Dont les miennes, sans doute.

Bon, pour être tout à fait honnête, le « problème » (s'il s'en agit d'un) ne vient pas seulement d'internet et des autres, mais surtout de moi. Si je n'avais pas internet, ces derniers temps, je serais vraiment ermite, solitaire, à fuir tout contact. Internet me permet de rester un peu en contact — et fait donc, quelque part, l'inverse de ce que j'ai envie de lui reprocher.




Je n'ai pas de relation amour/haine avec internet, je ne suis pas technophobe : internet même ne ferait que du bien si on l'utilisait raisonnablement et à bon escient. Mais j'ai l'impression qu'internet, les smartphones et la globalisation/mondialisation ne font qu'amplifier nos travers humains, amplifier et accélérer tout, constamment, et que ça risque de devenir intenable à la longue.

Je finis par ne plus croire vraiment, ni au progrès, ni à l'humain. Je n'ai aucune idée de ce à quoi ressemblera le monde dans cinquante ans, mais je ne m'attends pas à ce qu'il soit particulièrement excitant.

Par contre je crois beaucoup à la décroissance. Je crois qu'on finira par l'adopter, du moins en partie, par nécessité — et que ça nous fera du bien. Ça ne changera pas le monde en utopie, d'ailleurs je ne crois plus une seconde à la possibilité (même purement théorique) d'une utopie réelle, mais ça le rendra plus vivable et ça le fera tenir plus longtemps. Et puis il y a assez d'initiatives louables ces derniers temps, dans tous les domaines, qui redonnent foi en — une partie de — l'humanité. Une partie seulement, mais une partie tout de même. Le monde dans cinquante ans ne sera probablement pas un enfer non plus.

Je ne sais plus trop où je vais avec ce texte, je crois que j'ai perdu tout le monde en suivant mes propres pensées, donc je vais m'arrêter ici.

dimanche 20 octobre 2013

♪ 12 : le journal des voyages prétentieux d'une Allemande et d'une Anglaise dans un cimetière

Dernièrement, j’ai écouté :

Duodecim d’Isnaj Dui, un très bel album d'ambient joué à la flûte (l’instrument principal de l’artiste, de son vrai nom Katie English), au dulcimer, au violoncelle… accompagnés de field recordings. Ce disque est une sorte de journal intime musical : chacune des douze pistes fut composée et enregistrée un mois précis, et reflète l'humeur et les événements de la vie de l’artiste durant cette période. On y entend donc des enregistrements sous-marins, de menuiserie, de frottements de câbles contre des coques de bateaux…

L’ambient qui n’utilise que peu voire pas de sons électroniques a souvent un son assez chaud, et c’est bien le cas ici. Mais les compositions de Duodecim sont aussi mélancoliques, introspectives et contemplatives avant tout, une musique qui évoque l’intérieur et la pénombre, avec une belle richesse et délicatesse sonores et une fausse simplicité au niveau des compositions ; un son original et personnel.

Le disque est sorti sous forme de livret en édition limitée ; vous pouvez en écouter une partie et l’acheter ici. Merci à SWQW pour la découverte !



Travelling Without Moving est le deuxième album du projet Air de Pete Namlook : de l’ambient épurée jusqu’à paraître froide, avec des mélodies et rythmes chauds qui se rapprochent du tribal ambient et quelques lignes de poésie en français qui parsèment le disque. On peut trouver ça un peu cliché, mais moi, ça me séduit !

Pete Namlook a collaboré avec Klaus Schulze et Tetsu Inoue entre autres, si ça peut vous aider à le situer (je ne sais pas qui est le plus connu des trois). Il a aussi sorti des tas d'albums en solo regroupés sous plusieurs de noms de projets différents, je ne connais pas bien encore.

Ah et puis il est mort il y a quelques mois… C'est d'ailleurs à ce moment-là où je l'ai découvert, quand Richard Chartier et un ou deux autres musiciens que je suis sur Facebook ont posté “R.I.P. Pete Namlook”. J'ai un peu l'impression d'être un vautour quand je découvre des artistes comme ça…



Bon, dire que Kanye West est surestimé, ou proférer quelque autre opinion que ce soit sur Kanye West, c'est comme vouloir enfoncer les portes du métro de New York à l'heure de pointe, à la limite je ferais mieux de ne pas en parler du tout, non ? Je ne sais pas.

J'ai trouvé que My Beautiful Dark Twisted Fantasy était un album frustrant : de bonnes idées, mais une réalisation à la fois trop et mal léchée, parfois incohérente, avec beaucoup trop de mauvais goût… En fait je n'ai réussi à l'écouter en entier qu'il y a quelques mois — à sa sortie j'avais du mal à le supporter plus de quelques minutes.

L'esthétique de Yeezus est nettement plus à mon goût. Ce qui ne veut pas dire que l'album soit bon dans son ensemble, mais il avait le potentiel pour l'être : les trois ou quatre premières pistes sont tout à fait convaincantes ! Au point que j'ai cru un moment pouvoir vraiment aimer Kanye West. Mais c'était avant qu'arrive “Hold My Liquor”, cinquième piste carrément nulle, et ensuite je ne sais plus, il y a des passages que j'ai aimé mais c'était tout de même saoûlant à la fin. Bref, j'en garde le début, ce qui est mieux que de garder une impression mitigée tout le long, donc je préfère Yeezus à Fantasy machin.

Ah et puis faudrait quand même lui apprendre deux-trois trucs, au cagné :
1) l'autotune, c'est hideux, c'est peut-être le pire effet qui ait jamais été inventé en musique, arrête avec ça ! ;
2) il n'était pas question de Romains dans 300, espèce d'inculte ! Tout le monde sait que Léonidas vient de Belgique, enfin.

P.S. Il paraît qu'aux États-Unis, un certain pâtissier français a inventé un hybride entre le croissant et le donut et que ça s'arrache comme des petits pains, au point que certains font la queue des heures pour en acheter et les revendre super cher sur eBay. Ça n'a rien à voir avec la musique mais qu'importe, il fallait parler de croissants quelque part.



In the Graveyard de Dead Moon est un vieil album de garage rock sympathique, pas parfait du tout mais sympathique.

Les meilleures pistes sont “Graveyard” et la reprise de “Hey Joe”. Mon cerveau a eu une crise d’illettrisme pendant un moment et s'est attendu à entendre les “naaaa naaa naaa na-na-na naaaaaa” de “Hey Jude” sur “Hey Joe”. J’ai honte.

Sinon c’est le plein d’énergie (le plus important), un son brut de décoffrage comme il se doit, une esthétique qui a pu inspirer Jack White, et aussi une ballade naïve un peu mal chantée qui fait tache (mais que je pardonne quand même).

Je ne sais pas bien parler de rock, excusez-moi.



Ich-Katastrophe de Maria Zerfall est… glaçant. Par ceratins côtés, cet album rappelle le Kollaps d'Einstürzende Neubauten*, mais en plus morbide, et joué par une seule femme plutôt que par les cinq punks que l'on connaît mieux… Le début est le pire : basses décharnées, voix à la limite du monocorde, pulsations sourdes, et ces paroles en allemand qui ne semblent parler que de mort et de solitude… ensuite ça devient un peu plus vivant, il y a des perceuses et tout.

C’est un bon disque je crois mais je ne vais pas l'écouter tous les jours, hein.

* Si ce groupe vous intéresse et que vous lisez l’anglais, j’ai écrit une critique complète de leur discographie ici.

vendredi 11 octobre 2013

Meine Lieblingsvideospiele!

Salutations cordiales, chères lectrices et chers lecteurs inconnus !

J’avais dit que je parlerais un peu de jeux vidéo dans ce blog, voici donc mon
personnel et subjectif (révision n° 5619823) ! avec des dessins tout nazes ! ,

, au sujet duquel je dois quand même préciser que :
1) je n’ai que relativement peu joué sur SNES, très peu sur PC, très peu aussi sur PlayStation 1 et GameBoy, et pour ainsi dire jamais sur NES, Dreamcast, Xbox, Xbox 360 ou Virtual Boy. Donc forcément, ma sélection est limitée et n’a aucune prétention à être une « liste des meilleurs jeux vidéo de tous les temps ». N’hésitez pas à me suggérer des trucs !
2) je me limite dans ce top à un épisode par série, sauf quand un épisode est vraiment différent des précédents et que je l’aime pour des raisons différentes.
3) n’essayez pas de tout lire d’un coup, ce post est super long !




Ouais, je sais, y’a pas plus convenu comme première place. J’aurais peut-être dû commencer ce top par Noby Noby Boy, histoire de le rendre un peu plus intéressant, tiens !

Mais tant pis, c’est un choix honnête : j’ai recommencé (re-re-re-recommencé) Ocarina of Time il y a peu, pour voir s’il était aussi bon que dans mes souvenirs… et oui, je l’aime toujours autant. Vous avez sans doute déjà joué à ce jeu, donc vous pouvez zapper la suite de ce paragraphe ; sinon, si vous faites partie des 3075 personnes qui n’y ont pas touché (les bébés, les vieillards et les pauvres gens qui crèvent la dalle dans les pays Africains post-soviétiques ne comptent pas) ou des 142 qui y ont joué mais ne l’ont pas aimé : Ocarina of Time est un jeu très ambitieux qui a réussi quasiment tous ses paris brillamment ; il donne vraiment le sentiment de vivre une grande aventure de A à Z, sans limites (ni le temps, ni l’espace ne vous arrêtent !) et sans concessions. On a l’impression d’explorer vraiment l’intégralité du monde — dans deux époques qui plus est —, il y a une belle liberté d’action sans que le jeu ait l’air d’un bac à sable, les donjons sont bien conçus et ont chacun leur atmosphère propre (au point que le retour dans la plaine d’Hyrule fait presque l’effet d’une surprise quand on en ressort enfin !), on a toute une panoplie d’objets à utiliser de plein de manières différentes… certes, beaucoup de jeux ont fait mieux depuis sur tel ou tel point, mais je ne crois pas avoir joué à un jeu qui proposait tant et réusissait si bien sur tant d’aspects à la fois.

Pourtant, il y a des tas de choses qu’on peut reprocher à Ocarina of Time. Il est trop facile, la visée à l’arc n’est pas du tout pratique avec un stick, la caméra foire souvent, on a la bourse de rubis pleine au maximum tout le temps, les reines des fées sont horribles, les seins de ces reines des fées sont des cônes pointus alors que ceux de la princesse Zelda sont des parallélépipèdes, la musique des mini-jeux (tir à l’arc, “bowling teigneux” etc) est la plus reloue que j’ai jamais entendue dans n’importe quel jeu (au point que je coupe le son le temps du mini-jeu !), Navi est pénible*, les subtilités des mouvements d’épée sont inutiles puisqu’il suffit de bourriner le bouton d’attaque n’importe comment pour occire à peu près n’importe quel monstre, et surtout l’univers se prend tellement peu au sérieux (surtout au niveau des personnages secondaires…) que l’immersion est à moitié brisée tout le temps. Tout ça suffit à rentre Ocarina of Time détrônable. Mais je ne crois pas qu’on ait fait mieux depuis…

(* mais pas aussi énervante que certains l’ont suggéré par la suite, hein. Et arrêtez de critiquer le Temple de l’Eau aussi, il est très bien le Temple de l’Eau.)




Deuxième place !

Comme beaucoup de jeux dans mon top, ce qui m’a le plus séduit dans Metroid Prime, c’est son atmosphère et le sentiment d’exploration que le jeu propose. Une exploration solitaire cette fois, et si prenante… J’y ai rejoué plusieurs fois, même sans but, rien que pour le plaisir de déambuler à nouveau dans les environnements de Tallon IV (Phendrana ♥). Je l’ai même recommencé en essayant de le finir à 100 %, ce que je ne fais quasiment jamais.*

Metroid Prime est un peu le jeu parfait : le gameplay est original (croisement entre FPS, plate-formes et aventure/exploration… il y en a eu beaucoup d’autres, des jeux du genre ?), bien conçu et fun, l’esthétique est envoûtante et a elle a son lot d’originalité, le monde est vaste et recèle plein de secrets, la difficulté est bien dosée… trouver un jeu aussi réussi et aussi riche qui se démarque en plus des sentiers battus, c’est très rare.

Les deux épisodes suivants sont bons aussi, mais Metroid Prime 2 se révèlera frustrant par moments (ce foutu boss de fin à trente-six phases que je n’ai jamais pu battre… et même le monde sombre en général) et Metroid Prime 3 trop facile.

* J’ai trouvé 99 % des items, puis ma carte mémoire a mystérieusement disparu. Je ne l’ai jamais retrouvée.

Ah, par contre, sans vouloir entrer dans les débats qui fâchent, je trouve que Nintendo a franchement mal géré l’évolution de Samus Aran. Ils avaient inventé un personnage silencieux idéal, l’exploratrice solitaire dont on ne sait même pas le genre à l’origine, et ils l’ont progressivement transformée en potiche sexy, plus souvent dans son costume moulant que dans son armure… Pas que je m’oppose systématiquement aux costumes moulants, aux bikinis et tout ça, mais c’est dommage de banaliser un personnage de cette manière. (Quant à ce qu’ils ont fait avec Other M, d’après ce que tout le monde en dit, il vaut mieux ignorer cet épisode totalement.)





… Oblivion ? Skyrim ? Il paraît que le meilleur épisode de la série était Morrowind. Morrowind auquel je n’ai hélas jamais joué, n’ayant ni PC ni Xbox à ma disposition. Un jour peut-être, Morrowind HD sortira, et je verrai ce qu’il en retourne !

Si je suis honnête, il me faut bien avouer que ni Oblivion ni Skyrim ne brillent par leur gameplay, perfectible sur de nombreux points. Ces jeux sont, qui plus est, buggés à mort et pleins de poudre aux yeux : ce sont les types mêmes des jeux « bac à sable » remplis de contenus superficiels qui se ressemblent trop souvent. Et pourtant… à chaque fois, l’univers est tellement vaste que je ne peux pas m’empêcher de l’explorer pendant des heures et des heures. J’ai dû passer 150 à 200 heures sur Oblivion, et je passerai sans doute autant de temps sur Skyrim, sans aucun regret. J’aime ces jeux qui donnent vraiment le sentiment de vivre dans un univers et pas seulement d’y remplir une mission : on peut passer deux heures à se balader dans Tamriel, sans remplir une seule quête et sans entrer dans un seul donjon, et prendre du plaisir à jouer quand même !

(Entre Oblivion et Skyrim, j’aurais du mal à choisir : je préfère l’univers d’Oblivion, qui est plus varié et comporte plus de villes à visiter… mais les visages des personnages sont presque tous ratés, pour ne citer que cela. Skyrim n’a pas révolutionné le système mais l’a amélioré sur pas mal de points. Au niveau du gameplay, mon argonienne magicienne-guérisseuse dans Oblivion ne faisait pas grand-chose d’intéressant, je balançais des sorts en courant en arrière à chaque combat et c’est à peu près tout — par contre, mon autre argonienne épéiste dans Skyrim est plutôt cool. Est-ce que ça veut dire que Skyrim est meilleur au niveau du gameplay ou qu’il vaut mieux combattre avec des armes qu’avec de la magie dans les jeux Elder Scrolls ? Je ne sais pas. Peut-être les deux.)

[edit : J'ai écrit-dessiné un test de Skyrim !]




Etrian Odyssey II, ça fait maintenant quelques années (!) que je suis dessus, j'y joue par périodes à un rythme très lent et j'adore. C'est un dungeon RPG, « à l'ancienne », avec un seul énorme donjon qui a plein d'étages. On choisit et on forme son équipe soi-même (il y a une douzaine de classes disponibles). Il faut cartographier le donjon à la main avec le stylet de la DS. Il y a des monstres classiques, mais d'autres très puissants que le jeu pousse à éviter. Le système de jeu a l'air classique mais a pas mal de subtilités. Tout ça aurait pu me paraître très laborieux à l'époque, aujourd'hui j'accroche à fond — on a l'impression d'une vraie exploration et pas simplement d'une visite guidée !



Ah, le plaisir de s’immerger dans l’obscurité, le sang, la rouille et les hallucinations horrifiques ! … Mais qu’est-ce qui me plaît tant là-dedans ? Je ne sais pas vraiment, faudra que je me psychanalyse un jour.

Entre Silent Hill 2 et 3, mon cœur balance : le 3 est le jeu qui m’aura fait découvrir la série, et je lui préfère son atmosphère à la fois terrifiante et touchante, plus « humaine » que celle du 2, un peu froide… mais Silent Hill 2 reste le meilleur épisode rien que par son scénario, l’un des tout meilleurs scénarios de jeux que je connaisse. Voire le tout meilleur. (Braid n’est pas loin derrière.)

Silent Hill 2, c’est une plongée cauchemardesque dans un univers aussi terrifiant que fascinant, et dans la psyché des personnages, plus torturés qu’il n’y paraît. Ça fait cliché, dit comme ça, mais c’est tellement bien fait dans ce jeu… et il y a une certaine beauté dans cette noirceur et cette perversité qui rend le tout étrangement séduisant.

Je n’ai rien à dire au sujet du gameplay (pourtant critiquable) de Silent Hill 2. L’histoire est tellement prenante qu’on ne ressent que la peur, la tension, l’horreur, et la curiosité d’aller plus loin dans ce cauchemar… peu importe si les armes ne sont pas très maniables. La seule chose que je reproche vraiment à ce jeu, ou plutôt à la série en général, c’est d’avoir pompé à ce point Jacob’s Ladder. Toute l’esthétique de l’inframonde de Silent Hill est basée sur une scène du film. (Même s’ils ont très bien su se la réapproprier…)




Parce que le jeu vidéo, ça n’est pas que pour les doigts : c’est aussi un plaisir des yeux et des oreilles. Donkey Kong Country aura été le premier jeu à m’impressionner vraiment par ses graphismes… (À moins que ça n’ait été Myst ? Je ne sais plus lequel j’ai fait en premier… mais Donkey Kong Country est plus fun que Myst en tout cas !) — et tout est du même niveau : les musiques envoûtantes, la maniabilité agréable, les niveaux bien conçus et riches en secrets à dénicher (pas autant que dans Super Mario World mais quand même pas mal), ça a donné un jeu exceptionnel à mes yeux d’enfant de dix ans, et qui m’est encore très cher !

Je n’ai découvert Donkey Kong Country 2 que bien plus tard, sur émulation… J’ai beaucoup moins accroché à l’ambiance, je ne sais pas pourquoi. Je ne sais plus si j’ai essayé le 3.




Ça me fait bizarre de penser que je n’ai jamais possédé ce jeu (seulement emprunté, ré-emprunté, ré-ré-emprunté… à des potes). Pourtant, pour moi c’était le jeu incontournable de la Super Nintendo, et ça reste mon jeu de plate-formes de référence, tous systèmes confondus. Grand, long, varié, prenant, riche, avec des tas de secrets à découvrir et une maniabilité au poil… je crois que je n’ai jamais battu le boss de fin, mais j’ai passé des heures à chercher tous les mondes secrets !

Dans mes souvenirs, Super Mario World est nettement meilleur que les Mario précédents, qui pourtant m’ont plu aussi… peut-être qu’il m’a tout simplement plu davantage parce qu’il était plus accessible, parce qu’il était plus beau, mais je crois que le truc qui le plaçait au-dessus des autres à mes yeux, c’est le fait de pouvoir se balader librement sur la carte et refaire tous les niveaux autant de fois qu’on voulait. Enfin, maintenant que j’écris ça, je me rappelle que c’était aussi le cas dans Mario 3 (mais est-ce qu’on pouvait aussi revisiter les niveaux dans Mario 3 ?), donc je ne sais pas trop. Glerzkbzbl.




Il m’aura fallu longtemps avant d’apprécier vraiment les J-RPGs à l’ancienne, au tour par tour… aujourd’hui j’adore ce genre. Et Skies of Arcadia est mon préféré parmi les « classiques » pour le moment. Une aventure un peu naïve mais si grisante, où l’on navigue d’île en île sur un bateau volant, jeune pirate intrépide accompagné d’une amie espiègle et d’une douce et mystérieuse étrangère… J’adore piloter moi-même les vaisseaux qui m’emmènent à un endroit ou à un autre, j’aime les bateaux, j’aime les longues et grandes aventures : j’aime Skies of Arcadia !

Alors soit, cette place est un peu justifiée par la nostalgie, le fait que j’avais essayé ce jeu pour la première fois il y a longtemps et qu’il m’a rappelé de bons souvenirs quand je l’ai refait en entier il y a deux ou trois ans… mais qu’importe. Je donnerais cher pour que ce jeu ait une suite honorable un jour.




Le jeu préféré de l’Église Catholique* ! Suite à une sorte d’apocalypse, le monde (qui se résume à Tokyo parce que les développeurs sont japonais) devient l’intérieur d’une sphère peuplée d’âmes errantes et de démons issus de toutes les mythologies de l’histoire, dont font notamment partie les anges (des blondes aux yeux et aux corps bandés tendance bondage). Seule une poignée d’humains survit, et le héros pactise avec les démons pour remodeler ce nouveau monde et potentiellement devenir (si vous choisissez le chemin le plus ardu) l’Antéchrist lui-même ! Avouez que c’est pas mal comme idée de départ…

Nocturne (appelé Lucifer’s Call en Europe) est l’un des tout meilleurs J-RPGs auxquels j’ai pu jouer — son système, classique mais excellent, corsé sans être injuste, est le nec plus ultra du tour par tour à ma connaissance. L’ambiance, l’univers et l’histoire sont prenantes, sombres et minimalistes — carrément à l’opposé de la naïveté bondissante qu’on peut voir dans les J-RPGs plus classiques. Et puis la bande son est vraiment bonne aussi (le rock pêchu et électrique des combats, la mélodie hantante du labyrinthe d’Amala…). Non, vraiment, il faut aimer les J-RPGs pour apprécier Nocturne, mais c’est un sacré bon jeu. (« Sacré », hi hi. Non parce qu’on incarne un demi-démon et que… ouais non c’est super naze comme jeu de mots, je suis d’accord.)

* et des autres aussi, sans doute. Les développeurs ont bien dû se prendre trois ou quatre fatwas de condamnation si leur jeu est tombé entre certaines mains !




Enquêter sur des meurtres étranges après le lycée avec des potes, accompagnés par un nounours amateur de jeux de mots nazes dans une ville de campagne japonaise et un monde parallèle, ça vous dit ? Mi-J-RPG, mi-simulation de vie de lycéen japonais, Persona 4 m’a fait découvrir la série Shin Megami Tensei et ça a été le coup de foudre !

Certes, au niveau gameplay, Persona 4 n’est pas aussi exigeant ni aussi intéressant que Nocturne… et le côté “vie au lycée” souffre de quelques problèmes de rythme — mais le cocktail prend bien, on se prend carrément à cette double vie, les personnages sont attachants et l’originalité du double mode de jeu fait de P4 un jeu à ne pas manquer. Seul grand défaut : la « vraie fin » qui permet d’avoir le fin mot de l’histoire est quasi-impossible à trouver sans soluce.

Pas mal de joueurs lui ont préféré son prédécesseur, Persona 3, à l’ambiance plus sombre — mais je trouve que P4 améliore P3 sur quasiment tous les points, avec un meilleur rythme, moins de grinding à faire, de meilleures musiques… (Si vous voulez du sombre, faites-vous plutôt Nocturne, ou d’autres jeux MegaTen !)



Fez a de fausses allures de « petit jeu » rétro indé en 2D… et se révèle être un jeu d'exploration et de réflexion en 3D riche et original, avec un univers beau, fourni et attachant, et un thème intéressant ! (Y a-t-il des univers au-delà du nôtre ? Des dimensions au-delà de la troisième que nous connaissons ?)

C'est un jeu qui a des tas de petits secrets à découvrir (c'est même là son principal intérêt)… et qui en plus est mignon et non violent (Gomez est adorable !). J'ai pris mon temps pour y jouer, déjà pour résoudre toutes les énigmes mais aussi pour le plaisir de me balader dans cet univers coloré, varié et agréable. Fez est un jeu comme j'aimerais en créer si je faisais des jeux.

J'ai écrit une critique plus détaillée ici si ça vous intéresse !




Quand j’étais à l’école primaire, je n’imaginais pas qu’on puisse un jour avoir des jeux vidéo en 3D. J’étais bête, mais je n’arrivais même pas à concevoir l’idée ; quand, dans une émission, j’ai entendu un développeur parler de jeux en 3D, je ne comprenais pas ce qu’il voulait dire ! (Gaaaa, gueeuuuuuh, cerveauuuuu.)

Bon, le tout premier jeu en 3D que j’ai essayé (Star Fox mis à part), je crois que c’était la démo de Jumpin’ Flash! sur PlayStation, qui m’a eu l’air cool mais que je n’ai pas eu le temps de vraiment apprivoiser. Et puis c’était encore un peu sommaire. Super Mario 64, par contre, une fois passée ma perplexité initiale face aux graphismes anguleux (même à l’époque, c’était moche) et au principe du hub qui fait qu’on retournait systématiquement au château de Peach après chaque niveau, ça a été le coup de cœur. C’était ce que j’avais déjà aimé dans les meilleurs jeux Mario mais autrement, c’était le futur et c’était génial !

Depuis, il y a eu les Paper Mario sur Gamecube et Wii qui m’ont beaucoup plu, et Super Mario Galaxy aussi (même si je n’ai pas fini ce dernier à 100 %, la faute à quelques étoiles franchement pénibles à obtenir). J’ai de l’estime pour Super Mario Galaxy, un bel exemple de jeu qui s’est renouvelé sans trahir son âme ; faut avouer qu’ils sont doués pour ce genre d’exercice chez Nintendo ! J’ai hélas beaucoup moins d’estime pour la Wii en général, et pour les New Super Mario Bros qui sentent le réchauffé à plein nez… et je crois que j’ai quand même, au final, eu ma dose de jeux Mario dans ma vie.




Les shoot’em up, c’est comme les jeux de combat : des jeux qui sont fun cinq minutes quand on n’y connaît absolument rien, deviennent frustrants quand on se rend compte qu’ils sont vraiment élitistes, et se révèlent sans doute géniaux si on décide de s’y plonger corps et âme, à s’entraîner dessus sans relâche pendant des années… enfin, je suppose. Ikaruga, R-Type, Gradius V : autant de jeux auxquels j’ai joué en mode full casual, sans espoir de les finir un jour (le mode « vies infinies » d’Ikaruga ne compte pas, évidemment). Quant à LylatWars, c’est le problème inverse : trop facile, aucun challenge, aucune tension, un jeu sympa mais qui manque de piquant.

Star Fox (appelé Starwing en Europe) trouve pile le juste milieu. Et je le préfère largement à LylatWars parce que j’adore son style géométrique psychédélique minimaliste et ses musiques funky ; cette esthétique a sans doute été partiellement imposée par limitations techniques de la Super Nintendo, mais elle est vraiment réussie !

Dommage que Star Fox ne soit pas jouable correctement en émulation, j’aime pas la manette SNES.




Un très bel exemple de minimalisme inspiré ; un joli jeu qui fait du bien, avec juste le vent qui souffle sur des pétales et donne des couleurs au monde… J’y reviens souvent, en fin de soirée, quand j’ai envie de zen. C’est toujours un plaisir. Dommage qu’il n’y ait que six niveaux !

J’aime aussi beaucoup Journey, par les mêmes créateurs ; j’ai hâte de voir quand leur prochain projet sortira…








Demon’s Souls est un action RPG qui se dans un univers médiéval-fantastique glauque. C’est un jeu très difficile, dans lequel on meurt tout le temps ; quand on meurt, on perd définitivement tous les objets qu’on a utilisés et on doit obligatoirement repartir du début du niveau ; la sauvegarde est automatique et obligatoire donc on ne peut pas tricher et revenir en arrière ; les personnages utiles dans le jeu peuvent mourir définitivement aussi ; tous les points d’expérience qu’on gagne sont perdus si on meurt deux fois de suite (et l’un des boss les plus difficiles peut même nous enlever des niveaux). Il y a des boss qui tuent quasiment en un coup, un personnage à libérer qui peut se mettre à tuer les autres personnages utiles, un marécage empoisonné dans lequel on s’embourbe, on se perd et où on perd de la vie constamment jusqu’à ce qu’un géant armé d’une massue ou un fantôme noir aussi rapide que dangereux nous tue en moins de temps qu’il faut pour le dire ; quand on joue en ligne, on peut voir des messages d’aide (ou bien des messages trompeurs) laissés par les autres joueurs, voir comment ils sont morts, les invoquer si on n’est pas encore mort dans le niveau… ou se faire tuer par eux s’ils décident de venir « envahir » notre monde pendant qu’on est aux prises avec les ennemis.

J’ai mis soixante heures à le finir à peu près, et c’est l’un des meilleurs jeux auxquels j’ai joué ces dernières années. Alors que d’habitude les jeux trop difficiles me découragent. Franchement, s’il vous tente, allez-y.


J’ai plus de réticence à vous recommander la suite, Dark Souls : c’est Demon’s Souls mais en monde ouvert, ce qui en soi est excellent (en plus de nous faire réellement sentir le danger d’avancer, ce qui était l’un des gros points forts de Demon’s Souls, Dark Souls nous fait ressentir le danger d’explorer — ce qui n’est pas pareil !), mais il a quelques passages ignobles qui peuvent détruire complètement le jeu si vous n’êtes pas assez doué(e). Demon’s Souls avait déjà quelques boss très (trop) difficiles, mais en cherchant un peu, on pouvait en général trouver des façons détournées de s’en sortir. (À la limite parfois du glitch, mais c’était de bonne guerre.) Dans Dark Souls, ce n’est plus le cas, et ce jeu m’aura fait subir, sans exagérer, les pires expériences vidéoludiques de ma vie. Rétrospectivement, j’ai tiré plus de frustration que de plaisir à y jouer, même si les 90 % restants du jeu sont remarquables… Donc je t’aime bien, Dark Souls, mais va te faire foutre quand même. Et surtout toi, Capra Demon, pire boss auquel j’ai jamais été confronté dans n’importe quel jeu (« pire » à tout point de vue, pas seulement « le plus difficile » — je pourrais remplir des paragraphes haineux contre ce boss et les gens qui l’ont programmé).




Mindfuck : il nous faudrait un mot en français pour dire cela… Killer7 est l’un des jeux les plus déroutants, les plus originaux et les plus malsains auxquels j’ai pu jouer. Dès le premier écran, ce jeu met mal à l’aise : on a l’impression d’entrer dans l’esprit d’un psychopathe. Je ne parle pas seulement de montrer des morts sanglantes et terrifiantes à l’écran (oh, il y en a ! mais ça, c’est courant dans le domaine du jeu vidéo) — mais tout, l’interface, le rendu visuel, les voix électroniques chuchotées, les dialogues à moitié incompréhensibles, les rires glaçants omniprésents, le système de gameplay particulier, le scénario complètement fou… tout semble être conçu pour faire basculer le joueur dans un état second.

En fait, Killer7 est l’équivalent vidéoludique de ces romans où l’on sait que l’on ne peut pas faire confiance au narrateur. Certains détesteront et voudront en sortir aussi vite que possible, d’autres adoreront : en tout cas, c’est une expérience peu commune. On pourra reprocher à Killer7 ses pseudo-énigmes beaucoup trop faciles et un système de déplacement qui désoriente (j’ai un mal fou à retrouver mon chemin), mais là n’est pas l’important. Killer7 est un vrai chef d’œuvre dans son genre, et une expérience unique.

Je crois qu’il faut chercher du côté des jeux indépendants sur PC pour trouver quelque chose d’aussi osé : sur console, je ne crois pas qu’on puisse trouver plus barré…

Par contre, les autres jeux sortis par Suda51 par la suite sont tous décevants. À croire qu’il n’y a que Killer7 qu’il ait vraiment pris au sérieux.




Les aventures dans l’espace, parfois ça me fait rêver, parfois j’accroche nettement moins. Je n’ai jamais été fan de Star Wars, je n’ai pas spécialement accroché à Star Trek Enterprise, mais j’ai bien aimé Star Trek Voyager et les aventures en BD de Valérian et Laureline par exemple… En fait, l’idée de voyager dans l’univers me plaît beaucoup, mais dès que le militaire et le technologique sont au devant de la scène, ou dès qu’on reste trop longtemps dans les vaisseaux, ça me tente moins. Dans Mass Effect 2, ce qui est mis en avant, ce sont les relations entre espèces humaine et extraterrestres, l’exploration des univers et des cultures des différentes planètes… Il y a autant sinon plus de dialogues que de dézinguage au pistolaser, les personnages sont chouettes, et puis c’est toujours grisant d’être capitaine d’un gros vaisseau ! Donc oui, j’ai beaucoup aimé Mass Effect 2, pour les mêmes raisons que tout le monde.

Il vaut mieux faire le 1 avant, évidemment, mais le 1 est un peu décevant par certains côtés.
Je n’ai pas fait le 3. Mon frère l’a acheté mais il ne me tente pas trop.

Mention spéciale aux elcors, ma race extraterrestre imaginaire préférée. ♥ (Oui, je précise « imaginaire » parce que si ça se trouve on découvrira bientôt des êtres vivants sur d’autres planètes, sauf que ce seront à coup sûr des bactéries à la noix qui ne passionneront que les scientifiques.)




Hum… celui-là, je ne sais pas trop où le mettre. Il y a quelques années, j’étais fan de Metal Gear Solid à tout point de vue ; aujourd’hui, c’est toujours une série qui me tient à cœur, mais je me demande si je l’apprécierais encore de la même manière. Je ne parle pas du gameplay, qui m’a toujours plu sans réserve (même si je suis une quiche en jeux d’infiltration), mais de l’histoire et de la narration. Les intrigues rocambolesques de la série, avec leurs machinations politiques complexes, leurs révélations folles et twists incroyables, ont de quoi tenir en haleine — mais à côté de ça, il y a aussi plein de passages complètement kikoo, qui en font des caisses, avec tous ces personnages dotés de super-pouvoirs improbables et cet humour lourd qui tombe parfois comme un cheveu dans la soupe.

Sur MGS 4, irréprochable au niveau gameplay, Kojima a clairement dépassé les bornes (sur les six chapitres du jeu, l’un est composé uniquement de cinématiques, un autre uniquement de références lourdingues au premier MGS, et je crois qu’au final il y a plus d’heures de cinématiques que d’heures de jeu dans le jeu). Mais je garde un excellent souvenir des précédents… Il faut jouer aux épisodes dans l’ordre, mais dans mes souvenirs, c’est MGS 3 qui est le plus réussi et le plus marquant, avec plein de nouvelles bonnes idées au niveau du jeu (le système de camouflage, les rations qui se détériorent en temps réel…) et un scénario très fort malgré tout, avec sa dose de mindfuck et de surnaturel, et surtout un passage qui aura fait couler pas mal de larmes devant les écrans.

S’il te plaît monsieur Kojima, réfrène tes ardeurs pour MGS 5. Ne laisse pas la série Metal Gear Solid devenir une parodie d’elle-même.




Je suis sceptique face à cette tendance qu’ont les jeux vidéo modernes à vouloir ressembler au cinéma. Déjà par principe, s’il est question de rendre les jeux plus détaillés et réalistes, ça n’est pas en singeant un médium qui singe lui-même la réalité et déforme les œuvres dont il s’inspire qu’on obtiendra les meilleurs résultats… (oui, j’ai nettement moins de respect pour le cinéma que pour les autres arts ; j’écrirai peut-être un post là-dessus, en attendant je vous conseille de lire l’article “La Personne du Cinéaste” de Christophe Donner) — mais surtout, je crois qu’à vouloir à tout prix ressembler à autrui, on rate beaucoup d’occasions de trouver ses propres idées. Les jeux vidéo qui ressemblent à des films ne sont pas plus respectables que les autres ; au contraire, on peut leur reprocher d’utiliser le cinéma comme béquille plutôt que d’exploiter à bon escient les possibilités singulières du jeu vidéo !

Cela dit, si on parle de singer à dessein un genre cinématographique adapté et qu’on le fait bien, ça peut donner des jeux géniaux. Uncharted 2 et 3, c’est ça ! Les films d’aventure genre Indiana Jones ne me passionnent pas vraiment, mais j’ai pris beaucoup de plaisir à jouer les aventures complètement extravagantes de Nathan Drake, mec balèze mais charismatique qui bourlingue d’un côté à l’autre du globe dans des décors somptueux, en faisant des cascades auxquels on ne peut pas croire une seconde mais qui en mettent plein les mirettes. S’il y a bien une série de jeux vidéo qui a pleinement raison de s’inspirer du cinéma, c’est celle-là.

(À côté, il y a Metal Gear Solid 4 et son abus de cinématiques, et Heavy Rain et son scénario mal écrit, qui sont deux exemples à ne pas suivre — même si ce ne sont pas des mauvais jeux en soi.)




Tiens, un puzzle game !

J’ai toujours bien aimé les puzzle games, mais j’y joue moins ces derniers temps : aujourd’hui, j’aime bien les activités qui m’apportent quelque chose, disons, quelque chose de plus que du divertissement. Faire une partie de Tetris, c’est cool, mais ça ne me donne pas le sentiment d’avoir accompli quoi que ce soit, ni d’avoir vécu une expérience mémorable.

J’accroche tout de même beaucoup à Chime, un excellent puzzle game musical, un peu comme Lumines mais en encore mieux. Le gameplay est très bien ficelé et se prête aussi bien aux parties relaxantes qu’aux défis les plus corsés : on décide la durée de la partie au début, le but étant d’aller le plus loin possible dans le temps imparti… la difficulté dépend donc entièrement de vous, de vos capacités et de votre ambition ! Le jeu est très agréable si vous jouez tranquillement, et si vous voulez finir Chime Super Deluxe à 100 % avec le trophée de platine… vous avez un sacré défi devant vous.

Il n’y a que dix pistes jouables au total (dont certaines que j’aime beaucoup, signées Paul Hartnoll ou Plaid, et d’autres qui ne sont pas ma tasse de thé comme celles de Moby et Shlomo), c’est assez peu, mais qu’à cela ne tienne—j’y reviens souvent avec toujours le même plaisir.




Mystical Ninja 2 Starring Goemon (que j’ai toujours appelé Goemon 2, voire Goemon tout court vu que je n’ai jamais eu d’autres jeux Goemon) est un jeu de plate-formes 2D extrêmement sympathique, rempli d’humour, qui se passe dans une version fantaisiste du Japon à l’ère Edo. Il y a plein des villes à explorer en 3D, quelques « quêtes secondaires » façon RPG et des combats de robots ; c’est rythmé, les musiques sont carrément entraînantes, et ça se joue bien à deux aussi !

Bon, le jeu souffre d’être trop facile et surtout beaucoup trop court, on pourra aussi déplorer le fait que Goemon est nettement meilleur que les trois autres persos jouables (qu’on n’utilise qu’en cas de nécessité, du coup). Mais je l’ai beaucoup aimé et beaucoup refait. Je ne dirais pas non à un autre épisode, hélas il semble que la série ne soit populaire qu’au Japon… la plupart des épisodes ne sont tout simplement pas sortis chez nous.

Le dernier épisode de la série sorti sur une console digne de ce nom s’appelait がんばれゴエモン?東海道中 大江戸天狗り返しの巻 sur Nintendo DS. Allez commander ça chez votre revendeur de jeux, tiens. Rien que pour savoir comment tous ces zigouigouis plein de traits se prononcent, il faut faire vingt ans d’études, et pour comprendre ce qu’ils veulent dire, il faut être japonais. Do you speak zigouigoui? I don’t speak zigouigoui. Ouais, on sent que je tape ça le soir tiens.

P.S. Mystical Ninja 2 Starring Goemon a aussi le meilleur écran de Game Over que je connaisse.




Pourquoi ce jeu a-t-il fait un bide commercial ? Franchement, ça m’échappe. Okami est original, beau, facile d’accès, prenant, ça se passe au Japon (le pays préféré d’à peu près tous les jeunes qui aiment les jeux vidéo), le joueur incarne une déesse et le jeu a été super bien reçu par la critique : que fallait-il de plus ?

Enfin, peu importe… Dans Okami, vous incarnez une louve qui est l’incarnation d’Amaterasu, grande déesse shinto du soleil, et votre tâche consiste (entre autres) à vaincre Orochi, le légendaire serpent à huit têtes. L’histoire est une relecture badine de fameuses légendes du Japon antique, l’univers ressemble à une estampe cel-shadée, et l’aventure est agréablement longue. Si vous avez envie d’un très bon jeu d’aventure à la Zelda qui ne soit pas un Zelda…




Là encore, un jeu où on explore le monde avec un bateau et que j’ai beaucoup aimé pour cette raison… et aussi parce que ce jeu a un sacré cachet au niveau visuel. Il lui manque un petit quelque chose pour arriver au niveau d’Ocarina of Time, certes — les îles peuvent paraître un peu petites même s’il y en a beaucoup, on a l’impression d’un certain manque de profondeur aussi parfois… mais Wind Waker reste un excellent jeu d’aventure, je crois mon Zelda préféré après Ocarina of Time !

J’ai aussi beaucoup aimé Twilight Princess. Je crois que je n’ai jamais fini un seul Zelda « à l’ancienne » en vue de dessus par contre… et Majora’s Mask m’a laissé une impression étrange et intéressante plus qu’autre chose. Si je n’ai pas joué à Skyward Sword, c’est parce qu’il est sorti sur Wii…




… Tiens, pourquoi Bioshock 1 et pas Bioshock Infinite ? Pourtant, Infinite est quasi-irréprochable et améliore Bioshock 1 sur de nombreux aspects (même au niveau du scénario qui était pourtant l’un des grands points forts du premier  « épisode ») ! … Mais rétrospectivement, je crois que c’est Bioshock 1 qui aura eu le plus grand effet sur moi. La manière dont ce jeu resensibilise à la violence des univers vidéoludiques et fait entrer le joueur dans une mascarade sanglante à la fois glauque et jouissive est franchement magistrale, et l’univers est particulièrement réussi. Entrez dans l’univers dansant des années 50, dans une utopie secrète sous-marine peuplée par des artistes, scientifiques, politiques et visionnaires tous devenus fous à lier ! Prenez un plaisir sadique à achever les créatures dégénérées qui peuplent cette cité ! Et faites péter les références à Ayn Rand, aussi !

— Comment se fait-il qu’Atlas Shrugged n’ait été traduit en français (sous le nom La Grève) qu’en 2011 ?! Quand on sait l’influence et la popularité de ce livre outre-Atlantique… Pas que j’aime beaucoup les idées de Rand, mais il m’apparaît vraiment important de les connaître pour comprendre le mode de pensée de certains. Et pas seulement pour saisir les références dans Bioshock. —

Peut-être est-ce parce que j’ai joué à Bioshock 1 en premier que je le préfère un peu aujourd’hui ; dans tous les cas, les deux méritent d’être joués.

Deux notes en passant :
1) Vous pouvez jouer à Bioshock Infinite sans avoir fait Bioshock 1, les deux sont indépendants.
2) Jouez à Bioshock 1 en anglais si vous le pouvez, par pitié ! La séquence la plus mémorable du jeu est gâchée par la VF…



Un trip cyber-psychédélique, qui aurait pu être amélioré par certains côtés (le jeu est trop court, le fait de devoir sélectionner les ennemis plutôt que de leur tirer dessus est quelque peu frustrant, la synchronisation sons/gameplay n’est pas idéale) mais qui reste une valeur sûre pour les gens qui (comme moi) aiment la musique électronique et les univers cybernétiques !

J’aimerais bien voir plus de jeux comme Rez, Journey ou Flower : des jeux qui procurent avant tout une expérience sensorielle, plus qu’une histoire et qu’un challenge. Ce sont souvent les plus prenants… et puis ce sont des jeux qui ne pourraient pas être autre chose que des jeux : aucun autre médium, de divertissement ou d’art, ne pourrait offrir quelque chose de similaire !




Un jeu très basique dans son principe (vous avez un singe dans une boule, il faut le faire rouler pour qu’il attrape des bananes et arrive à la sortie du niveau sans tomber) mais carrément fun, très coloré et très prenant. J’y ai accroché au point de le finir à 100 %, ce qui n’aura pas été facile du tout (j’ose à peine avouer le nombre d’essais qui m’auront été nécessaires pour finir le dernier monde…) !

Certains niveaux sont certes beaucoup trop hasardeux, au point que finir Super Monkey Ball 2 en une vie relève autant d’une habileté hors normes que d’une chance peu commune, mais tant pis : j’aime Super Monkey Ball 2, ses niveaux géniaux, ses niveaux aléatoires à la noix, ses musiques très accrocheuses qui font bip-bip, ses graphismes colorés et son scénario débile avec ses singes qui parlent en « monkee-keee-keeey ! ».

Dommage que la série ait baissé depuis !




Et puis, depuis que je l'ai découverte chez mon cousin sur PlayStation 1, j'ai toujours bien aimé la série Wipeout. Même si je ne joue pas super bien aux jeux de course, le design, la bande son et l'idée d'utiliser des armes m'accrochent bien !

J'ai joué à Wipeout 1 (un tout petit peu), Wipeout 64 (j'en garde un très bon souvenir… sauf à la fin, le Super Combo Challenge à débloquer qui faisait bugger le jeu, du coup je n'ai jamais pu le terminer !), Wipeout Fusion (celui que j'ai le moins aimé, et qui avait un autre bug encore pire : la sauvegarde s'effaçait toute seule)… mon préféré est Wipeout HD Fury, qui aurait été parfait à part quelques pistes de la bande son que j'aime moins et surtout les pubs pendant les temps de chargement (qui ont disparu depuis, heureusement).

… Ouais, ça fait beaucoup de gros défauts pour toute la série quand même. Pourtant je l'aime toujours.



Ensuite, je commence à avoir du mal à choisir… XCOM: Enemy Unknown ? SSX 3, que je me rappelle être particulièrement agréable (cette longue descente où on parcourt la montagne du sommet jusqu’au pied !) ? Tales of Symphonia, un autre J-RPG que j’ai beaucoup aimé ? Ces bons vieux TimeSplitters 2, Sonic 3 ou Puyo Puyo ? Un choix « spécial » comme Myst ou Riven, que je n’ai jamais pu finir mais dont les mondes ont nourri mon imagination plus que n’importe quel autre jeu, ou Yume Nikki, auquel je n’ai jamais pu jouer ( ! ) mais dont j’aime tout particulièrement l’idée et l’univers ? Ou bien l’un de ces jeux sur lesquels j’ai passé des heures et des heures en multijoueur : Dead or Alive 2, Smash Bros, Guilty Gear X2..? Allez, ce top est déjà assez long comme ça, et à tous les coups j’ai oublié un grand coup de cœur donc je m’arrête !

[edit] J'ai viré Breath of Fire: Dragon of Quarter pour le moment (que j'avais ajouté sur le coup de le terminer, et dont je garde toujours un très bon souvenir, mais peut-être pas au point de le mettre dans mes tous préférés). Je pourrais rajouter Fire Emblem: Awakening aussi !



Et ça me frustre un peu de ne pas pouvoir écrire un top plus informé et plus personnel : je sais que je n’ai fait qu’explorer la surface du jeu vidéo, qu’il y a plein de jeux moins connus, sortis uniquement sur PC, auxquels je n’ai pas joué et que j’adorerais sans doute si j’y avais accès. Peut-être que je m’y mettrai un jour…