lundi 30 septembre 2013

♪ 11 : la mort du diacre sur la route des branches de la maison coloniale

Dernièrement, j’ai écouté :

The Colonial Script de Necro Deathmort. Necro Deathmort, c’est un groupe au nom génialement ridicule et au son noir, brutal et intense, qui compte parmi ses influences des artistes aussi divers qu’Autechre, Sunn O))), Neurosis, Justin K. Broadrick, Ulver ou Dälek… Difficile à classer donc ! Ça n’est ni totalement du metal, ni de la musique électronique, il y a autant de doom que de dub là-dedans et le meilleur moyen que je vois de décrire leur musique, c’est d’utiliser ce mot anglais qui n’a pas véritablement d’équivalent en français : “heavy”.

Et The Colonial Script est l’album le plus heavy et le plus sombre du groupe pour le moment.

Les deux précedents étaient tout aussi bons, cela dit.

Night Deacon des Homostupids, c’est neuf minutes de noise punk plein d’énergie, réjouissant et souvent complètement crétin. Les paroles de “Wearing Sammy” méritent un prix, genre une médaille en chocolat sur laquelle il y aurait écrit “LOL”. (Cette chanson est d'ailleurs tellement bien qu'elle est incluse deux fois sur l’EP !)




Vous en avez sans doute déjà entendu parler, mais j’ai un grand coup de cœur pour le premier EP de FKA Twigs. Le r’n’b contemporain ne m’attire pas souvent, mais là, c’est parfait : minimaliste, élégant, sensuel mais pas vulgaire (pas d'autotune, heureusement !), et un côté trip-hop assez marqué. Le deuxième EP est très bien aussi mais je préfère le premier, que j'ai écouté en boucle ces derniers jours.
The Haunted House of House de Session Victim est un super bon album de deep house. Dansant et classe à souhait, si vous êtes sensible au genre, ça vous prend illico et ça ne vous lâche pas ! Et si vous ne connaissez pas très bien le genre, c’est une bonne porte d’entrée.

Dans un tout autre registre, j’aime beaucoup Unterwegs d’Andy Graydon. Ce sont des assemblages de field recordings (on n’a pas de mot français pour ça ?) et d’autres enregistrements modifiés (notamment un extrait de Four Violins de Tony Conrad), des souffles, des vibrations, des drones, des tintements, qui franchissent à chaque fois timidement les frontières du mélodique et du rythmique ; ces sons qui sont musicaux quand on les écoute, mais qu’on ignore quand on ne fait que les entendre. Je ne saurais pas expliquer pourquoi, mais je trouve ça très beau et très reposant. C’est moins hermétique que d’autres albums de drone/field recordings aussi.

L’artiste a sorti cet album en même temps qu’une jolie vidéo avec des lignes de lumière sur des surfaces que je vous invite à regarder ici — ainsi qu’un « album vierge » inspiré par Robert Rauschenberg, qu’on pourra considérer comme du foutage de gueule, comme une idée intéressante, ou comme un foutage de gueule intéressant (à vous de voir ; personnellement, je penche plutôt pour l’œuvre conceptuelle intéressante).


Enfin, pour casser complètement — mais alors complètement — l’ambiance, il y a Dying Air de Kevin Drumm. Abandon, délabrement, vide, atmosphère de mort. C’est un disque quasi-impossible à juger, à moins de dire « C’est nul, y’a que du silence, des grincements et des bruits chelous ! 0/20 » ou de vouloir y voir une quelconque ambition que l’album n’a pas.

Un certain Cory a écrit une critique parfaite de ce disque (en anglais) que vous pouvez lire sur son blog Emotionally Voided.

Par contre, si vous n’avez jamais écouté de disque de Kevin Drumm, sachez que Dying Air ne ressemble pas du tout à ses autres albums. En même temps, les albums de Kevin Drumm sont souvent très différents les uns des autres. (Je vous recommande plutôt de commencer par Comedy, Sheer Hellish Miasma ou Imperial Distortion.)