Bonsoir, je commence à découvrir le collectif Doomtree et ça me paraît prometteur !
Ipecac Neat de P.O.S., déjà : du hip hop classé conscious / abstract, avec des instrus plutôt atmosphériques, souvent une belle utilisation d'instruments acoustiques (clarinette sur “Lifetime… Kid Dynamite”, sample d'
Ali Farka Touré sur “Duct Tape”) et un MC qui a officié dans des groupes de punk. Son débit est parfois rentre-dedans mais toujours sensible, jamais froid ni brutal, il a des paroles qui peuvent être très émouvantes ; l'album est plein de contrastes dans un registre plutôt sombre et introspectif.
Avec cette pochette je m'attendais à un duo, et les notes font référence à une certaine Emily Bloodmobile qui se serait occupée de la production de certaines pistes, mais la femme à côté de lui, c'est sa pote et tatoueuse…
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… Qu'à cela ne tienne : il y a aussi une rappeuse chez Doomtree, et elle assure. Les instrus de Dessa sont également dans un style atmosphérique/acoustique (une prédilection pour les violons), et si son flow claque bien, elle chante aussi sur des pistes qui vont du très énergique à du quasi-trip hop. J'ai écouté son EP
False Hopes* et l'album
A Badly Broken Code pour le moment, il y a du très bon sur les deux, je conseille de commencer par l'EP — ne serait-ce que pour avoir la première “Mineshaft” avant sa suite. Et pour “Kites” que j'ai écoutée en boucle ces dernières semaines, même si “Children's Work” est sans doute la plus impressionnante.
* Le titre fut repris par tous les membres du collectif, parfois plusieurs fois, du coup il y a quinze disques de chez Doomtree qui s'appellent tous
False Hopes.
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Freaky Chakra – Blacklight Fantasy (1998) |
Blacklight Fantasy de Freaky Chakra : un album
de techno qui ressemble à un rêve/cauchemar cyberpunk, où l'on peut
entendre selon les pistes des influences electro, de percussions
africaines et des flûtes fantomatiques comme autant d'échos de lieux et
temps perdus, des airs touchant à la progressive house mais où
l'hédonisme aurait été remplacé par des paradis artificiels au sein
d'une ville dystopique tentaculaire. Le tout ressemble presque à un film.
Sur “Dreams” par exemple, ces
samples vocaux auraient été clichés sur une piste de prog house
classique, ici ils semblent ici prononcés par autant d'automates sans âme ou
de personnages virtuels dans un jeu vidéo. Autre piste mémorable, “Fascist Funk” avec sa violence tordue qui ne laisse pas un beat pour respirer. Le final de l'album est étonnant,
de plus en plus planant alors que l'on sent qu'on n'a pas
changé de décor… de là à imaginer une fin faussement heureuse où le seul échappatoire aurait été une plongée dans les drogues ou la réalité virtuelle, j'extrapole sans doute trop mais c'est comme ça que je me l'imagine.
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Je pourrais décrire
And to in A de 5K HD comme un album d'art pop qui séduit d'un côté et effraie de l'autre, mais ça serait réducteur. Les chansons ici sont classiques mais séduisantes (ces sons jazzy), un peu pensives, un peu froides, énigmatiques surtout dans les paroles… et les instrumentations plongent volontiers dans le dissonant, le glaçant — pas tant pour contredire le chant que pour l'éclairer d'une autre manière, faire mieux ressortir leur étrangeté. Sur “What If I” par exemple, ce n'est pas tant le passage instrumental de panique/horreur dissonante qui marque (d'ailleurs on peut trouver mieux dans le genre), mais tout ce qui vient avant.
Cet album vaut le coup d'y revenir : à chaque écoute c'est un moment particulier qui me retient et m'émeut.
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Une petite sucrerie :
L'amour toujours (sic) de Ghostwhip, petit EP qui s'étire entre excitation synthétique (le rythme rapide et les sons qui font bwip-bwip) et langueur house, avec une dose d'excentricité sur des ressorts classiques et des fautes de français gratuites revendiquées sur toutes les pistes. Ainsi la meilleure s'appelle “Je'taime”, re-sic.
(Pour être honnête c'est la seule qui soit indispensable, même si je ne dis pas non au reste !)
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Sinon, si vous avez envie de danser sur des gros sons funky qui tachent, vous pouvez essayer l'EP
Sex in the City de DJ Assault. Le mec est une référence en matière de ghettotech, soit
de la dance music pour obsédés sexuels avec des influences hip hop et des textes qui font preuve d'une
absence totale de décence ; cet EP-ci est nettement plus house que techno, mais on reste dans le même registre avec des pistes super accrocheuses où le monsieur nous vante les mérites de son gros zizi et les démérites des perruques à queue de cheval (gné ?). J'ai des scrupules à recommander un tel disque, mais niveau grooves, il ne déçoit pas !
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Parfois la musique n'a pas besoin de développement. (Il y avait un groupe qui s'appelait “Vertical Music” sur Last.fm quand j'y étais.) Ainsi
To Those Who Dwelt in a Land of Deep Darkness de 扎克 alias Zakè, requiem ambient qui bouge très peu et très lentement, se répète inlassablement et donne l'impression de flotter dans une forêt paisible et sombre le long de ses 38 minutes. La piste-titre est suivie d'un “Addendum” de dix minutes, remix qui évolue à peine davantage. C'est simple et ça tombe parfaitement juste.
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Et un petit peu dans le même genre mais dans un environnement urbain, il y a
Recurring Dreams of the Urban Myth de Chris Meloche, composition de six heures à l'origine, sortie en version raccourcie sur le label Fax +49-69/450464 de Pete Namlook en 1994. L'arrière-plan change, la boucle au premier plan reste toujours la même. Ce disque me donne l'impression d'être en sécurité dans une salle et de voir, ou entendre, toute une ville de l'extérieur : cocooning et angoisses distantes. La longueur CD me convient parfaitement, mais si vous voulez la version longue, elle se trouve sur Youtube!
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