Je ne vais pas prétendre que je comprends Paraffin d'Armand Hammer. C'est une culture que je connais toujours très peu, je ne capte aucune référence et même avec les paroles sous les yeux, les trois quarts me passent au-dessus de la tête. Mais j'adore ces instrus décalés et super inspirés qui combinent quasi-industriel, rythmes dansants, saxophone et larsens, juste la bonne dose de bruitisme ; j'adhère aussi carrément à la voix et au flow du MC, dru sans être agressif. Avec ma vision super partielle et biaisée du truc j'y ressens une amertume et une énergie assez folles ; ça me fait le même effet que quand j'ai découvert Absence de dälek, ce qui n'est pas peu dire. 43 minutes dix, pas un skit, pas une faute, plein de frissons et de virages inattendus. Respect.
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Ça me paraît ridicule d'essayer d'écrire un paragraphe potable sur ぶっ生き返す de Maximum the Hormone avec mon manque total de spontanéité. Un type sur RYM a titré sa critique “SO MUCH FUN!!!” et j'ai envie de m'en tenir là, ça vous va ?
… Sinon : c'est du metal festif, un peu barré dans ses influences mais franchement direct dans ses accroches, quasi-pop, connu parce que l'anime Death Note a utilisé une chanson pour son générique. Perso j'ai découvert via le clip de “Bikini Sports Ponchin”, sur un site qui s'appelait WTF Japan Seriously? et qui maintenant s'appelle Flipside Japan. (Le clip même a été supprimé partout, allez savoir pourquoi.) Le titre “チューチュー ラブリー ムニムニ ムラムラ プリンプリン ボロン ヌルル レロレロ” consiste uniquement en onomatopées sexuelles (allez traduire ça !). Le groupe a aussi sorti une chanson qui s'appelle “霊霊霊霊霊霊霊霊魔魔魔魔魔魔魔魔”, une qui s'appelle “ざわ・・・ざわ・・・ざ・・ざわ・・・・・・ざわ”, un album dont le titre signifie « disque de merde », et il paraît que lors des concerts du groupe, les gens mettent des casques pour pogoter. Et non, je ne sais pas du tout qui c'est sur la pochette. (C'est bon, j'ai rempli mon paragraphe.)
Leur album suivant, 予襲復讐, est nettement moins direct et plus complexe. Bien aussi, mais ce ne sont pas du tout les raisons pour lesquelles j'ai accroché à ぶっ生き返す du coup je l'écoute moins !
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cxvi d'Akira Rabelais est un superbe album d'ambient à l'atmosphère mystérieuse. Un disque admirable aussi pour sa parcimonie, avec des sons aussi épars que sur une composition de Morton Feldman (d'ailleurs la fin de la première piste y ressemble sacrément, à du Feldman), différents selon les passages mais toujours avec la même légèreté dissimulatrice. Une musique qui tisse sa toile, semble vouloir engourdir qui l'écoute, comme une agréable et séduisante hypnose.
Le texte chuchoté sur la seconde piste provient de La femme 100 têtes de Max Ernst. Je sais que j'avais déjà vu ou entendu la phrase « Se nourrissant souvent de rêves liquides et tout à fait semblables à des feuilles endormies, voici mes sept soeurs ensemble » avant, mais je n'arrive pas à me rappeler où…
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Muslimgauze est connu pour avoir sorti… plus de cent disques de tribal ambient semi-électronique arabisant pro-palestiniens, avant de mourir à 37 ans. Passionné par ce qu'il faisait, Bryn Jones semble n'avoir passé son temps qu'à ça ; son nom est devenu une référence, même s'il n'aura connu qu'un succès d'estime. En fait c'est assez fou qu'avec un concept aussi simpliste, basé sur des samples et sans considération pour les caractéristiques des musiques dont il s'inspirait (ce que déplore notamment Simon Crab sur cet article de The Quietus), ces disques soient aussi marquants — on y ressent l'énergie, le danger, la rage parfois, et surtout la beauté singulière de paysages sonores semi-imaginaires qui ne se situent ni en Angleterre ni en Palestine et en révèlent bien plus sur son créateur que sur son sujet. Les disques les plus ambient du projet (Al-Zulfiquar Shaheed ou Zul'm) vont très bien avec un bon bouquin de SF genre Dune.
Pour s'y retrouver dans sa discographie, je vous conseille par exemple le Muslimgauze Primer de blaerg. Perso j'ai et je recommande : Al-Zulfiquar Shaheed, Zul'm, Citadel, Mullah Said…
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… et Azzazin, qui n'a quasiment rien à voir (et divise les fans, il paraît que c'est son plus atypique). Un album qui se base intégralement sur un type de son, des oscillations électriques constantes ; au casque, on a l'impression de porter une bobine Tesla autour du crâne. C'est à la fois oppressant et psychédélique. Quelques samples (une sonnerie lointaine, une respiration inquiète, des machines, parfois une lame qui tranche) donnent l'impression que ces phénomènes font partie du monde réel et ne font qu'augmenter la tension déjà impressionnante. Rien d'orientalisant là-dedans ou presque, c'est une seule idée approfondie de treize manières différentes avec des effets différents à chaque fois. Ça peut lasser si on n'est pas dedans, pour ma part j'accroche tout le long.
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Je crois que je vais finir par choper le catalogue entier de chez Whities, et le recommander par la même occasion. C'est un label spécialisé dans les musiques électroniques à l'intersection du laboratoire, de la piste de danse et du jacuzzi ; 4/5 pour ce petit EP d'Overmono, qui détend son IDM / drum and bass sur un fond ambient — trois pistes, chacune plus douce que la précédente.
(Si vous voulez savoir, le texte en petit sur la pochette vient de cet article Wikipedia sur le pont Monnow, au Pays de Galles.)
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