Dans le domaine des musiques mi-deep house, mi-ambient exotiques, dont le groove est tellement posé qu'il s'évapore presque, je vous recommande carrément
Hidden Tropics d'Alex Kassian (DJ et compositeur de musiques pour danse et théâtre, si ça peut vous aider à le situer). La description officielle n'évoque que le Japon comme influence, ce qui s'entend dans certaines structures minimalistes, mais j'ai l'impression qu'il pioche des éléments un peu partout pour brouiller les pistes, inventer un cadre imaginaire. Il y a autant sinon plus d'instruments à vent, bois, percussions acoustiques diverses que de beats ici, en fait il n'y a que la piste titre qui tient de la house ; toutes les autres forment un environnement ambient coloré plus mystérieux à explorer, structure qui fonctionne étonnamment bien, je n'ai pas arrêté d'écouter ce disque ces derniers jours.
C'est le seul EP de l'artiste pour le moment, mais si ça vous plaît, jetez aussi une oreille aux
autres disques du label (Utopia Records) !
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Patti Austin
Every Home Should Have One
(Qwest, 1981) |
Every Home Should Have One de Patti Austin est à l'image de sa pochette, avec ses effets sur les synthés et les guitares, son glamour, son rose néon — les années 80 plein les yeux et les oreilles ! Parfois j'aime vraiment quand la musique a un côté daté ; ça dépend surtout de si elle a gardé son énergie ou pas, ici rien à redire, ce type de pop vieillit très bien.* La meilleure chanson est la première (
Do you looove me ♫
Can we still be a part of tomorrow ♬) mais l'album en entier est concis, accrocheur, avec assez de groove pour que même la plupart des ballades tiennent la route. À noter que c'est Quincy Jones qui a produit le disque, on me dit qu'il faudra que j'écoute d'autres disques de Quincy Jones en plus d'autres disques de Patti Austin. Je précise que je n'ai prêté aucune attention aux paroles, j'ai juste remarqué que celles de la piste-titre ressemblent plus à une réclame pour de l'électroménager qu'à une déclaration d'amour ; c'est sans doute cet aspect-là de la musique qui a mal vieilli et qu'on pourra lui reprocher. En même temps, bon, les chansons d'amour…
* Autre exemple que j'adore : “Don't Make Me Wait” de Bomb the Bass (encore mieux avec
le clip). Sur l'album
Into the Dragon, qui ressemble plus à un maxi single pour “Megablast (Hip Hop on Precinct 13)” qu'à un vrai album, mais il vaut le coup pour ces deux pistes-là plus une ou deux !
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Tout ce que je connaissais de Burial jusqu'à présent, c'était
Untrue — un disque sur lequel j'avais changé pas mal d'avis, pour finalement concéder que seule “Etched Headplate” me plaisait vraiment là-dedans.
Untrue se répète un peu trop, son ton est juste mais monotone, avec les mêmes rythmes et idées qui reviennent en boucle…
Je lui préfère nettement
Rival Dealer. On sent que c'est le même artiste, mais tout sur cet EP est heurté, fragmenté, les beats comme échos pour s'y retrouver dans le chaos urbain, des présences humaines que l'on perd et que l'on retrouve, une véritable histoire se laisse deviner. Un message, aussi, inattendu et qui fait du bien ! C'est un disque sensible, marquant. Inégal aussi, parce que si Burial est carrément doué pour jouer dans les tons bitume, nuit noire et néon, ses teintes gaies et colorées sont trop appuyées, limite laides. Ce qui aurait coulé un disque moins bon, mais ici, et avec de tels contrastes, ça fonctionne quand même.
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Sachiko M + Ryuichi Sakamoto
Snow, Silence, Partially Sunny
(Commmons, 2012) |
Comment j'ai pu rater ça : une collaboration entre Sachiko M et Ryuichi Sakamoto !
Snow, Silence, Partially Sunny est une composition élégante, délicate mais austère et presque brutale, en plusieurs phases qui vont du plus sombre et froid au plus coloré. Sachiko M est parfaitement dans son élément avec des ondes sinusoïdales pures, Ryuichi Sakamoto la suit au début avec de l'atonalité, des grincements métalliques stridents, des grondements sombres et lointains… Plus loin, quelques notes apparaissent, fragiles, éparses, comme des flocons ou des perce-neige. Les mélodies n'éclosent qu'à la fin dans cette série de scènes hivernales. Tout me plaît mais c'est à ce moment-là que la musique prend une autre dimension, comme si des personnages émergeaient, ou du moins un personnage émergeait dans le paysage.
Alors oui, il faut aimer les dissonances et le bruit pour apprécier ce disque, le passage le plus accessible étant quand même des « iiiiiiiii » stridents électroniques superposés à des mélodies lentes au piano. D'ailleurs attention aux bourdonnements si vous écoutez au casque. Mais si on aime, c'est vraiment très beau !
Si vous n'aimez pas le bruit, écoutez plutôt
async de Ryuichi Sakamoto en solo si vous ne l'avez pas fait, il n'y a pas de « iiiiiiii » stridents là-dedans et c'est super aussi.
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Michael Prime
Borneo
(Mycophile, 2007) |
Borneo de Michael Prime est une exploration de l'île et des espèces qui y vivent, perçue avec deux sens différents — l'un humain, l'autre non. On commence en pleine ville où tout va très vite, l'agitation humaine est partout, la foule, les bruits, les musiques ; on n'entendra plus aucune présente humaine par la suite, mais planter le décor de cette manière colore tout ce qui suivra. Prime se focalise ensuite sur un lieu ou une espèce par piste… et ce qui est particulier, c'est qu'en plus des enregistrements audio directs, on a des enregistrements de signaux bioélectriques de la faune et de la flore, soit des sons aux timbres électroniques (un peu acidulés) mais de facture complètement organique. Le voyage sonore dure deux heures. Et on passe de sujets clairement identifiés (“Rafflesia”, “Montane Forest”) à des présences complètement inconnues, parfois déstabilisantes (“Hungry Ghosts”). La dernière partie de cette piste-là est un peu longuette, tout le reste est super.
Bonjour Lamuya,
RépondreSupprimerje chercher à te contacter mais je n'ai pas trouvé d'adresse mail. Pourrais-tu me recontacter s'il te plaît ?
A bientôt !
Bonjour !
SupprimerJe n'ai pas mis mon adresse pour éviter le spam, mais tu peux m'envoyer un mail ici : lumnaya@hellokitty.com (abandonnée la plupart du temps mais je la regarderai ces prochains jours !)