Xerrox Vol. 1 d'Alva Noto repose sur le contraste entre sons « humains », acoustiques ou simili-acoustiques (je les aurais décrits comme « chauds » si j'écrivais ces lignes en hiver, mais c'est plus possible de donner à « chaud » un quelconque sens positif là) et textures glitch. Ça me paraissait déjà une bonne idée sur papier, mais sur disque, c'est impressionnant : le mec prend trois notes, de la friture, et il en sort une piste sublime.
La série est basée sur l'idée des originaux, des copies et des distortions induites dans le processus ; le thème de ce premier volume est “Old World”, où la musique classique est copiée et déformée dans des mélodies commerciales d'hôtels, d'aéroports et autres chaînes, puis samplées par l'artiste dans une musique dont la beauté ne semble plus artificielle. Le second volume, sous-titré “To the New World”, se rapproche plus de l'ambient classique (le genre que j'appelle “fuzzy ambient”, genre Tim Hecker), avec plus de drones, de densité, moins de dynamisme. Le troisième volume, sous-titré “Towards Space”, contient pas mal de synthés et est inspiré par des bandes son de films de science-fiction. Les trois valent le coup ; il y en aura cinq en tout.
(Petite énigme : que signifient “Haliod” et “Astoria” dans les titres des pistes ?)
La série est basée sur l'idée des originaux, des copies et des distortions induites dans le processus ; le thème de ce premier volume est “Old World”, où la musique classique est copiée et déformée dans des mélodies commerciales d'hôtels, d'aéroports et autres chaînes, puis samplées par l'artiste dans une musique dont la beauté ne semble plus artificielle. Le second volume, sous-titré “To the New World”, se rapproche plus de l'ambient classique (le genre que j'appelle “fuzzy ambient”, genre Tim Hecker), avec plus de drones, de densité, moins de dynamisme. Le troisième volume, sous-titré “Towards Space”, contient pas mal de synthés et est inspiré par des bandes son de films de science-fiction. Les trois valent le coup ; il y en aura cinq en tout.
(Petite énigme : que signifient “Haliod” et “Astoria” dans les titres des pistes ?)
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Richard Devine a battu Autechre à leur propre jeu. Son EP Richard Coleman Devine commence par du bruitisme glitch organisé sur des rythmes IDM entraînants avec une quasi-mélodie ; suit une courte expérimentation atonale… et si tout avait été de cet acabit, le disque aurait déjà été très bon, mais ensuite les mélodies prennent le devant et ça devient superbe. Tous les éléments sont maîtrisés, l'équilibre entre bruitisme, complexité, mélodies et atmosphères est parfait. Honnêtement, c'est un des meilleurs disques d'IDM que j'ai pu écouter.
(La première édition de l'album avait 리처드디바인 écrit sur la pochette — c'est simplement une translittération en coréen de “Richard Devine”. Les pistes sont sans titre selon toutes les sources que j'ai pu consulter, mais le rip que j'ai téléchargé sur Soulseek avait des titres qui n'apparaissent nulle part ailleurs : 1. Wren, 2. Coleman, 3. Dipole Moment, 4. Coliseum of Couches, 5. Thumbprint et 6. Metravolt. Probablement l'utilisateur qui a eu envie de donner ses propres titres ?)
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Je n'avais pas écouté BADBADNOTGOOD jusqu'ici à cause de leur nom ridicule, de leurs titres sans voyelles et du fait que je ne savais rien sur eux à part que c'était un groupe à la mode. Mais là, avec cette pochette aussi colorée qu'une glace fusée et add_den qui lui donne un 4/5, j'ai décidé de tenter le coup quand même. J'ai bien fait ! C'est du jazz fusion tout ce qu'il y a de plus cool, mélodique, principalement instrumental sauf quand il y a des invité·e·s, des inspirations soul et hip hop. Rien de très novateur sans doute, mais c'est carrément agréable. Si le refrain de “Time Moves Slow” ne vous vend pas le disque et ne vous reste pas en tête ensuite, vous pouvez passer votre chemin, tant pis — si vous aimez, vous aimerez probablement tout. “In Your Eyes” est particulièrement réussie aussi.
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Agglomeration and Homothety d'Acreil est un album d'ambient (?) microtonal, taggé également « algorithmique », « acousmatique » et « génératif ». Deux longues pistes, la première basée sur une série d'harmoniques de 30 Hz, la seconde en 19-EDO. Ça ressemble par moments à du space ambient avec des mélodies minimalistes expérimentales et de jolis effets spatiaux, à un moment la dissonance augmente jusqu'au bruitisme… L'album est difficile à décrire tant il est à la fois planant et étrange, il peut donner des impressions contradictoires et évoquer des images complètement différentes selon l'humeur. Du coup il tient carrément les écoutes multiples. Très bon disque en tout cas.
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Matches de Coppice est un disque que j'ai beaucoup écouté avant de pouvoir en parler, ou même d'avoir une opinion à son sujet. Il commence de manière crispante, avec une piste introductive atonale d'une minute et demie suivie par un drone grinçant à peu près aussi agréable qu'une fraise de dentiste ou que des ongles sur un tableau noir (joué à l'aide d'une shruti box, d'un mélodica et de clés en laiton). Si vous tenez le coup, le reste du disque vous proposera d'autres drones et bruits paradoxaux qui pourraient évoquer un orage, une bête qui gronde, un soufflet de fonderie… tout en restant complètement étrangers à toute esthétique habituelle. Le groupe présente l'album comme une histoire à nombreuses pièces manquantes ; je dirais plutôt une histoire écrite dans une langue complètement inconnue, mais pas dénuée de poésie. Primaire voire brutale en apparence, pourtant subtile quand on l'écoute avec attention.
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Lunar Phase de Heavenly Music Corporation — un alias de Kim Cascone, que je connaissais surtout par ses disques expérimentaux / microsound mais qui a aussi fait de la musique de films — est un disque d'ambient électronique psychédélique… qui ressemble beaucoup à sa pochette, en fait. Il date de 1995, donc ni ironie, ni nostalgie dans cette image de synthèse un peu basique — imaginez plutôt jouer à un jeu vidéo de l'époque et tomber sur ces paysages-là. Au niveau de l'esprit, ça peut rappeler certains albums de psybient, super planant et agréable. La musique de l'album a été composée à l'origine pour une station de radio japonaise qui diffusait de l'ambient en continu et dont la programmation suivait le cycle des marées ; dommage qu'elle n'existe plus, j'y aurais bien jeté une oreille !
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