There Existed an Addiction to Blood de clipping. a des airs de long film d'épouvante. Les images sont frappantes dès l'intro, qui plante la scène sur le bord d'une autoroute — nuit noire, glaciale, ville hostile, et de véritables monstres prêts à vous sauter à la gorge. Ce n'est pas un album à concept mais ça y ressemble, et sa noirceur est fascinante (l'instru de “Club Down” à elle seule fait froid dans le dos). Disque accrocheur aussi, avec assez d'éléments mélodiques et entraînants (soul, gospel, chœurs ou simplement le flow incroyable de Daveed Diggs) pour ne pas que le disque sonne aride ou inhumain. (Cf. “Blood of the Fang” ou “He Dead”.) Expérimental toujours, comme les collaborations avec des artistes noise (notamment Pedestrian Deposit que j'aime beaucoup) — ou le final de dix-huit minutes, “Burning Piano” d'Annea Lockwood, composition qui consiste à mettre le feu à un piano et à enregistrer le tout, avec en option d'en jouer tant que c'est possible. Le groupe n'en fait rien et laisse parler les flammes et les cordes. Ces artistes savent mériter leurs longs plans-séquences; à part une ou deux pistes qui patinent un peu (“The Show” notamment), c'est un album magistral.
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Sutarti de Joshua Sabin : Une musique électro-acoustique au design impeccable, dont les dynamiques vont de plongées angoissantes à des dissonances rugueuses, le genre qui fait penser à des gouffres neigeux abrupts, beaux autant qu'hostiles — avec une certaine mélancolie entre les deux, dans ces samples vocaux fantômatiques.
L'album repose en plus sur un concept que je n'aurais probablement jamais deviné à l'écoute : il est basé sur des éléments de musiques folkloriques lithuaniennes, notamment un effet de canon volontairement dissonant (Schwebungsdiaphonie en allemand — ne m'en demandez pas plus, je n'ai toujours pas lu le PDF d'introduction à la théorie de la musique que j'ai téléchargé il y a dix ans).
C'est KiidCathedrale qui m'a fait découvrir, allez donc lire ce qu'elle écrit !
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Si vous aimez le violoncelle et les musiques instrumentales épurées mais émouvantes, je vous recommande Dark Wood de David Darling. Avec un tel instrument, même des touches subtiles résonnent avec gravité et profondeur, et l'artiste joue parfaitement de cet effet : sa musique paraît à la fois légère et solennelle. Si chaque piste évoque une image claire, il est difficile de mettre un nom sur les sentiments qu'elles évoquent. D'ailleurs, plutôt que de parler de la musique, le livret contient une courte nouvelle. Plusieurs compositions de David Darling ont été utilisées dans des films, je comprends pourquoi !
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L'Ode to the Queer Steppas de CCL — que Soundcloud m'a envoyé direct dans les oreilles sans que je le demande, j'oublie toujours qu'il y a une lecture automatique sur ce site — est un mix crépusculaire, sans point culminant ni drop, avec très peu de mélodies mais des rythmes fascinants. Et il captive une heure comme ça, rien qu'avec des rythmes. De quoi se rappeler que le dubstep pouvait aussi être un genre subtil (ce que Shackleton avait déjà su démontrer, d'ailleurs on le retrouve ici, aux côtés de Laurel Halo entre autres).
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16kbp Future Nostalgia (projet de ChickenHat sur RYM) est un album d'ambient en 16 kbps, comme son nom l'indique. Ça ne ressemble pas directement à de la musique de jeu vidéo — il y a pas mal de synthés mais aussi des violons, des percussions, même un tout petit peu de chant à un moment — mais ça donne un effet narcotique et très agréable de cocooning digital, carrément beau sur “Opiates” et “Arctic Landscape Studies” qui rajoutent des rythmes distants, psychédéliques, et une touche d'isolation / arctic ambient.
Je recommande ce disque aux personnes qui, comme moi, sont du genre à jouer seules à Undertale tasse de thé en main à une heure du mat', à mettre sur pause dans le monde de l'eau parce que l'endroit est agréable, pour écouter la musique de fond en boucle.
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“Held” de Malibu était la piste qui m'avait le plus marquée sur Mono no Aware, le très bon album multi-artistes du label Pan sorti en 2017. L'artiste vient de sortir son premier album, One Life : l'un des disques d'ambient les plus émouvants que j'ai pu écouter. Comme des chansons sans paroles et presque sans voix, incroyablement touchantes. Vingt-huit minutes à peine, mais vingt-huit minutes sublimes.