Tokyo Jungle est un jeu de survie sorti sur PlayStation 3 et PlayStation Vita.
C’est un jeu japonais avec du sexe bestial et de l’ultraviolence sanglante.
C’est également un jeu très moyen et bourré de défauts. Mais ce jeu très moyen et bourré de défauts réussit tout de même à être fun, prenant, drôle, original et à avoir un certain charme ; c’est donc un très bon jeu très moyen.
Tokyo Jungle se passe dans un futur relativement proche où l’humanité a mystérieusement disparu ; la ville de Tokyo est envahie par les herbes folles, des nuages toxiques violets et des animaux de tout poil. Vous incarnez un animal et devez perpétuer votre lignée le plus longtemps possible. Pour cela, il vous faut faire tout ce que fait un animal sauvage dans la vraie vie, à savoir :
Le gameplay est à peu près le même pour tous les herbivores et pour tous les carnivores ; ce qui change surtout, ce sont les caractéristiques de chaque animal (rapidité, endurance, force, résistance à la faim, etc), la honte d’incarner une poule débile ou la fierté d’incarner un LOULOU DE POMÉRANIE.
(Le seul autre jeu que je connais où il y a un loulou de Poméranie, c’est Ghost Trick. Je n’ai pas joué à Ghost Trick mais il paraît qu’il est très bien.)
En plus de subvenir à vos besoins vitaux, vous avez une liste de “défis” à relever dans un temps donné (du genre : marquer votre territoire 4 fois, atteindre une certaine zone de Tokyo, manger 2 champignons, tuer X animaux, etc.) ; ceux-ci ne sont pas obligatoires, mais permettent d’améliorer les capacités de l’animal, de débloquer des objets, et surtout de débloquer de nouveaux animaux à incarner lors des parties suivantes.
Le jeu est en grande partie généré aléatoirement, ce qui est à la fois un atout et un défaut : on ne sait jamais sur quels ennemis on va tomber, les défis peuvent être faciles ou très corsés, et même l’environnement peut être incroyablement hostile. Certaines parties sont plutôt calmes au début, mais on finit tôt ou tard par se retrouver dans une situation du genre oh putain putain putain y’a trois alligators et une meute de lions qui me poursuivent et je suis en pleine zone toxique oh putain je vais mouriiirr§^§ù§`ù$bvr, à courir sans réfléchir et à utiliser tous les items possibles pour survivre. S’en sortir dans ces moments-là est vraiment satisfaisant ; par contre, crever au bout de deux minutes de jeu ou parce qu’il n’y a plus aucun moyen de se sauver nulle part, ça arrive aussi et c’est nettement moins agréable.
Le combat dans Tokyo Jungle est très basique et se joue surtout sur les mouvements ; on peut donner des coups normaux (d’un seul type, aucune subtilité de ce côté-là), bondir pour esquiver (avec le stick droit), envoyer des animaux de sa meute attaquer l’ennemi ou faire appât, mais le but principal est de trouver une ouverture pour donner une attaque fatale (qui tue un animal en un coup, à moins que celui-ci soit vraiment beaucoup plus grand et plus fort que vous). La plupart du temps, il vaut mieux se cacher dans les hautes herbes, pour ne pas se faire repérer (et éviter le combat… ou bondir sur la proie qui ne vous avait pas vu).
Enfin, si vous incarnez un poussin, vous n’avez de toute façon pas le choix : vous avez juste le droit de vous planquer, de picorer des fleurs et de faire piou-piou, dès qu’un chien ou un chat vous repère, COUIC ! vous êtes mort. (Enfin, plutôt “KFC !” que “COUIC !” vu que vous êtes un poussin, hi hi hi que je suis drôle). Le gameplay avec le poussin est très frustrant, je ne vous le cache pas. Je ne l’ai fait que pour débloquer le porc-épic. Je voulais jouer avec le porc-épic.
Il y a aussi un mode histoire dont les chapitres se débloquent en jouant au mode survie et en trouvant des objets particuliers (des archives qui expliquent pourquoi l’humanité a disparu) ; mais Tokyo Jungle est nettement plus orienté “arcade” que “histoire”, et se joue nettement plus comme Pac-Man que comme Dark Souls (comparaison à la noix, certes, mais bon). La longueur d’une partie peut varier énormément, entre trente secondes et… je ne sais pas combien d’heures, je ne sais même pas s’il y a une limite !
Bon, maintenant que vous connaissez grosso modo les mécaniques et les points forts du jeu, il faut quand même évoquer ses points faibles. Il y en a beaucoup et ils sont handicapants.
• La caméra est fixe, et il n’y a pas de vue subjective. Ce qui a pour fâcheuse et ridicule conséquence le fait que votre bestiau peut parfaitement voir un animal à cinquante mètres au fond de l’écran, mais pas un qui se trouve dix mètres de l’autre côté. Il y a certes une mini-carte/radar pour voir s’il y a des animaux qui se situent à proximité, mais ça n’est pas la panacée non plus.
• On peut (trop) vite se retrouver dans une situation quasi-impossible, ou mourir avant d’avoir eu le temps de dire “piou”. Surtout si on joue un putain de poussin. Mais c’est vrai aussi avec les autres espèces.
• Il n’y a qu’un seul terrain de jeu ; on finit par connaître la dizaine de zones par cœur à force. Ça aurait été cool de pouvoir aussi jouer dans d’autres endroits, ne pas avoir que Tokyo Jungle mais aussi, je ne sais pas, London Jungle, Le Caire Jungle, Moscou Jungle, Clichy Jungle ou Jungle Amazonienne Jungle.
• Au niveau graphismes, bruitages et bande son, c’est correct sans plus. Voire moins par moments : la musique du tutoriel est insupportable (celle du jeu même passe, sauf si on est allergique à la techno), la modélisation des animaux laisse à désirer et les cris des animaux sont… euh… difficile d’en juger quand on ne connaît pas le cri du cerf Sika ou de l’antilope cervicapre en fait, mais faudra pas s’étonner d’entendre un animal qui fait “koink !”.
• Après chaque game over, le jeu charge et transmet trente-six machins à internet pendant bien une minute. Ça n’est pas grave quand on a fini un run de deux heures ou plus, mais quand on vient de crever prématurément plusieurs fois de suite, ça pèse.
• Certains animaux (le panda notamment) ne sont disponibles qu’en DLC payant.
• Un certain manque de variété peut se faire sentir à la longue ; ça n’est pas le jeu le plus profond du monde. Personnellement, j’y ai joué pas mal les premières semaines, depuis je le ressors une fois de temps en temps avec plaisir mais je ne ressens pas de besoin particulier de finir le mode histoire par exemple.
Tokyo Jungle est un jeu avec de très bonnes idées mais une réalisation qui laisse à désirer ; dommage qu’il n’y ait pas de démo, sinon je vous encouragerais vivement à l’essayer. Est-ce qu’il vaut treize euros ? Pour ma part, je ne regrette pas de l’avoir acheté : même si je ne pense pas que je passerai 150 heures dessus, je prends bien ma patte avec. Mais si vous êtes plutôt exigeant(e) et que le concept vous intrigue plus qu’il ne vous séduit, mieux vaut y réfléchir à deux fois.
…
Ah oui ; il y a un point important que je n’ai pas évoqué, c’est l’humour du jeu. Il n’y a pas de vraies blagues dans Tokyo Jungle, c’est plus de l’humour situationnel, un certain ridicule humoristique à la japonaise qui fera pouffer certains et laissera d’autres complètement de marbre. Mais je tenais quand même à vous montrer ça — le gameplay de l’employé de bureau, animal bonus ultime en DLC :
C’est un jeu japonais avec du sexe bestial et de l’ultraviolence sanglante.
C’est également un jeu très moyen et bourré de défauts. Mais ce jeu très moyen et bourré de défauts réussit tout de même à être fun, prenant, drôle, original et à avoir un certain charme ; c’est donc un très bon jeu très moyen.
Tokyo Jungle se passe dans un futur relativement proche où l’humanité a mystérieusement disparu ; la ville de Tokyo est envahie par les herbes folles, des nuages toxiques violets et des animaux de tout poil. Vous incarnez un animal et devez perpétuer votre lignée le plus longtemps possible. Pour cela, il vous faut faire tout ce que fait un animal sauvage dans la vraie vie, à savoir :
· vous nourrir (en chassant et en vous repaissant de la chair et du sang chaud de vos proies si vous êtes carnivore, en trouvant des plantes comestibles si vous êtes herbivore)
· vous reproduire (1. marquez votre territoire aux quatre coins d’une zone, 2. trouvez un animal du sexe opposé — plus vous avez mangé, plus vous avez un rang élevé et pouvez aspirer à vous reproduire avec un partenaire au bon patrimoine génétique, 3. trouvez un nid et 4. baisez comme des bêtes)
· éviter vos prédateurs (jouez-la Solid Snake dans les hautes herbes… enfin, plutôt Solid Cochon, Solid Chimpanzé, Solid Antilope Cervicapre etc ok vous avez compris j’arrête ok.)
· éviter la pollution toxique de la mort qui vous tue jusqu’au décès
· occire vos proies ou vos prédateurs si besoin est
· vous habiller n’importe comment et écouter de la techno.
Le gameplay est à peu près le même pour tous les herbivores et pour tous les carnivores ; ce qui change surtout, ce sont les caractéristiques de chaque animal (rapidité, endurance, force, résistance à la faim, etc), la honte d’incarner une poule débile ou la fierté d’incarner un LOULOU DE POMÉRANIE.
(Le seul autre jeu que je connais où il y a un loulou de Poméranie, c’est Ghost Trick. Je n’ai pas joué à Ghost Trick mais il paraît qu’il est très bien.)
— bref ; —
En pratique, le jeu est plutôt simple mais part de très bonnes idées. La faim, les nuages toxiques et les prédateurs guettent toujours, vous ne pouvez pas vous reposer sur vos lauriers et vous devez souvent prendre des risques (encore plus si vous voulez faire du scoring) ; il faut constamment rester en action, et chaque année où l’on survit est une petite victoire.En plus de subvenir à vos besoins vitaux, vous avez une liste de “défis” à relever dans un temps donné (du genre : marquer votre territoire 4 fois, atteindre une certaine zone de Tokyo, manger 2 champignons, tuer X animaux, etc.) ; ceux-ci ne sont pas obligatoires, mais permettent d’améliorer les capacités de l’animal, de débloquer des objets, et surtout de débloquer de nouveaux animaux à incarner lors des parties suivantes.
Le jeu est en grande partie généré aléatoirement, ce qui est à la fois un atout et un défaut : on ne sait jamais sur quels ennemis on va tomber, les défis peuvent être faciles ou très corsés, et même l’environnement peut être incroyablement hostile. Certaines parties sont plutôt calmes au début, mais on finit tôt ou tard par se retrouver dans une situation du genre oh putain putain putain y’a trois alligators et une meute de lions qui me poursuivent et je suis en pleine zone toxique oh putain je vais mouriiirr§^§ù§`ù$bvr, à courir sans réfléchir et à utiliser tous les items possibles pour survivre. S’en sortir dans ces moments-là est vraiment satisfaisant ; par contre, crever au bout de deux minutes de jeu ou parce qu’il n’y a plus aucun moyen de se sauver nulle part, ça arrive aussi et c’est nettement moins agréable.
Le combat dans Tokyo Jungle est très basique et se joue surtout sur les mouvements ; on peut donner des coups normaux (d’un seul type, aucune subtilité de ce côté-là), bondir pour esquiver (avec le stick droit), envoyer des animaux de sa meute attaquer l’ennemi ou faire appât, mais le but principal est de trouver une ouverture pour donner une attaque fatale (qui tue un animal en un coup, à moins que celui-ci soit vraiment beaucoup plus grand et plus fort que vous). La plupart du temps, il vaut mieux se cacher dans les hautes herbes, pour ne pas se faire repérer (et éviter le combat… ou bondir sur la proie qui ne vous avait pas vu).
Enfin, si vous incarnez un poussin, vous n’avez de toute façon pas le choix : vous avez juste le droit de vous planquer, de picorer des fleurs et de faire piou-piou, dès qu’un chien ou un chat vous repère, COUIC ! vous êtes mort. (Enfin, plutôt “KFC !” que “COUIC !” vu que vous êtes un poussin, hi hi hi que je suis drôle). Le gameplay avec le poussin est très frustrant, je ne vous le cache pas. Je ne l’ai fait que pour débloquer le porc-épic. Je voulais jouer avec le porc-épic.
Il y a aussi un mode histoire dont les chapitres se débloquent en jouant au mode survie et en trouvant des objets particuliers (des archives qui expliquent pourquoi l’humanité a disparu) ; mais Tokyo Jungle est nettement plus orienté “arcade” que “histoire”, et se joue nettement plus comme Pac-Man que comme Dark Souls (comparaison à la noix, certes, mais bon). La longueur d’une partie peut varier énormément, entre trente secondes et… je ne sais pas combien d’heures, je ne sais même pas s’il y a une limite !
Bon, maintenant que vous connaissez grosso modo les mécaniques et les points forts du jeu, il faut quand même évoquer ses points faibles. Il y en a beaucoup et ils sont handicapants.
• La caméra est fixe, et il n’y a pas de vue subjective. Ce qui a pour fâcheuse et ridicule conséquence le fait que votre bestiau peut parfaitement voir un animal à cinquante mètres au fond de l’écran, mais pas un qui se trouve dix mètres de l’autre côté. Il y a certes une mini-carte/radar pour voir s’il y a des animaux qui se situent à proximité, mais ça n’est pas la panacée non plus.
• On peut (trop) vite se retrouver dans une situation quasi-impossible, ou mourir avant d’avoir eu le temps de dire “piou”. Surtout si on joue un putain de poussin. Mais c’est vrai aussi avec les autres espèces.
• Il n’y a qu’un seul terrain de jeu ; on finit par connaître la dizaine de zones par cœur à force. Ça aurait été cool de pouvoir aussi jouer dans d’autres endroits, ne pas avoir que Tokyo Jungle mais aussi, je ne sais pas, London Jungle, Le Caire Jungle, Moscou Jungle, Clichy Jungle ou Jungle Amazonienne Jungle.
• Au niveau graphismes, bruitages et bande son, c’est correct sans plus. Voire moins par moments : la musique du tutoriel est insupportable (celle du jeu même passe, sauf si on est allergique à la techno), la modélisation des animaux laisse à désirer et les cris des animaux sont… euh… difficile d’en juger quand on ne connaît pas le cri du cerf Sika ou de l’antilope cervicapre en fait, mais faudra pas s’étonner d’entendre un animal qui fait “koink !”.
• Après chaque game over, le jeu charge et transmet trente-six machins à internet pendant bien une minute. Ça n’est pas grave quand on a fini un run de deux heures ou plus, mais quand on vient de crever prématurément plusieurs fois de suite, ça pèse.
• Certains animaux (le panda notamment) ne sont disponibles qu’en DLC payant.
• Un certain manque de variété peut se faire sentir à la longue ; ça n’est pas le jeu le plus profond du monde. Personnellement, j’y ai joué pas mal les premières semaines, depuis je le ressors une fois de temps en temps avec plaisir mais je ne ressens pas de besoin particulier de finir le mode histoire par exemple.
Tokyo Jungle est un jeu avec de très bonnes idées mais une réalisation qui laisse à désirer ; dommage qu’il n’y ait pas de démo, sinon je vous encouragerais vivement à l’essayer. Est-ce qu’il vaut treize euros ? Pour ma part, je ne regrette pas de l’avoir acheté : même si je ne pense pas que je passerai 150 heures dessus, je prends bien ma patte avec. Mais si vous êtes plutôt exigeant(e) et que le concept vous intrigue plus qu’il ne vous séduit, mieux vaut y réfléchir à deux fois.
…
Ah oui ; il y a un point important que je n’ai pas évoqué, c’est l’humour du jeu. Il n’y a pas de vraies blagues dans Tokyo Jungle, c’est plus de l’humour situationnel, un certain ridicule humoristique à la japonaise qui fera pouffer certains et laissera d’autres complètement de marbre. Mais je tenais quand même à vous montrer ça — le gameplay de l’employé de bureau, animal bonus ultime en DLC :