Si par une Nuit d'Hiver un Voyageur d'Italo Calvino est l'histoire d'un lecteur qui achète
Si par une Nuit d'Hiver un Voyageur d'Italo Calvino, mais ne peut pas le lire parce que le texte imprimé n'est pas correct. Il veut poursuivre sa lecture quand même et s'embarque dans une histoire rocambolesque pour retrouver le bon texte… C'est un roman très bien pensé, expérimental mais léger et plein d'humour, sur la littérature et la lecture. L'auteur s'amuse à jouer avec ses deux lecteurs (le personnage du livre et vous), et… je n'en dirai pas plus pour ne pas gâcher les surprises ! Mais la dernière pensée que j'ai eue le refermant le bouquin fut « C'est génial ».
(Le défaut du livre, inhérent à son concept, c'est qu'il suppose que vous vous identifiiez au lecteur-type imaginé par Calvino quand il a écrit son livre : à savoir un Italien, vivant à la fin des années 70, qui aime les femmes et la lecture. Évidemment, ce ne sera pas votre cas. Vous aurez sans doute également d'autres frustrations en lisant le livre, mais elles sont volontaires et… et je ne vous en dis pas plus.)
Si par une Nuit d'Hiver un Voyageur semble épuisé, je ne l'ai trouvé nulle part en librairie. Mais on peut le trouver d'occasion, et je vous le conseille.
(En passant, si vous avez vu et aimé
Holy Motors, de Leos Carax, vous devriez apprécier ; conceptuellement, les deux œuvres ont pas mal de points communs. (Et personnellement, je préfère celle de Calvino.))
Je ne suis pas l'actualité littéraire — même pour ce qui est des classiques, je suis vraiment inculte en littérature française —, mais j'ai voulu essayer un bouquin de Michel Houellebecq. Par curiosité. J'ai donc pris
La Carte et le Territoire, pas tellement parce que c'était ce roman-là qui avait reçu le fameux prix Goncourt (est-ce qu'il faut se fier aux prix en littérature ?) mais parce que ça semblait être le seul de ses romans en rayon à ne pas trop parler de sexe.
La Carte et le Territoire est le portrait d'un artiste qui devient, presque par hasard et du jour au lendemain, extrêmement riche et reconnu. Houellebecq lui-même est un personnage important dans l'histoire, et on retrouve d'autres vraies personnalités françaises au fil du récit (Frédéric Beigbeder ou Jean-Pierre Pernaut par exemple). Le livre est en partie un prétexte pour l'auteur à donner son opinion sur un peu tout ce qui lui vient par la tête… et surtout une sorte d'autoportrait. Difficile de ne pas voir en Jed Martin, le personnage principal, une projection : ce que Houellebecq ferait s'il était artiste et avait un train de vie plus sain. (Il présente quatre idées d'œuvres, qui lui paraissent manifestement excellentes.) Et puis, ce Jed Martin est un personnage presque neutre, comparé à Houellebecq qui se peint lui-même de manière beaucoup plus marquante. Il y a aussi une intrigue, mais elle est un peu balancée comme ça, elle sort de nulle part pour faire avancer le livre et ne mène pas beaucoup plus loin.
Je lis surtout des romans étrangers, et
La Carte et le Territoire m'a paru incroyablement français. Peut-être même parisien, et presque jusqu'à la caricature. Par son côté désabusé/pessimiste, intellectuel, et en même temps indolent et hédoniste (à commencer par le personnage de Houellebecq même : l'artiste génial complètement négligé, sale, débauché, qui procrastine, boit, etc). Mais la manière qu'a l'auteur de présenter la France donne l'impression qu'il ne connaît vraiment que son milieu privilégié, celui des célébrités et des gens riches — ce monde confortable du paraître, où l'on est invité partout tout le temps et où les problèmes sont plus théoriques qu'autre chose, on en discute flûte de champagne à la main sans les vivre. (Ce dernier point change à la fin du roman, cela dit.)
Et puis, à plein de moments, pour plusieurs raisons, je me suis dit que Houellebecq abusait franchement. C'est un écrivain qui ose, qui adopte un style « neutre » au point de choquer (et n'hésite pas à paraphraser Wikipédia), qui laisse voir toutes les ficelles de son récit, qui se présente lui-même sans y aller avec le dos de la cuillère. Ça m'a fait sourire, mais ça pourra en agacer et en rebuter d'autres.
Malgré toutes ces critiques, j'ai pris plaisir à lire
La Carte et le Territoire. C'est un livre qui ne manque pas de personnalité. C'est juste qu'il est moins bien construit, moins bien écrit que les autres livres que j'ai l'habitude de lire… Peut-être volontairement ? À lire, pourquoi pas, mais plutôt à emprunter à la médiathèque du coin qu'à acheter.
(On m'a dit que ce n'était pas le meilleur de Houellebecq, ce que je veux bien croire.)
Après l'excellent
Oryx & Crake*, j'ai voulu essayer un autre livre de Margaret Atwood et j'ai lu
The Blind Assasssin.
The Blind Assassin est un drame familial qui part du suicide de la sœur de la narratrice. Cette narratrice est aujourd'hui une vieille femme grincheuse et amère, qui déteste le monde dans lequel elle vit, et elle retrace les événements de la vie de sa famille. Et — l'intérêt principal du livre est là — c'est une présentation assez fine de l'évolution des relations sociales au cours du XX
e siècle. C'est un drame où les personnages sont victimes des mœurs et des changements de leur époque ; on peut avoir de l'empathie ou au moins comprendre les motivations de tous, même des manipulateurs apparents.
Il est aussi question d'un roman posthume écrit par la sœur, ouvrage qui avait choqué en son temps : une histoire d'amour entre une femme riche et élégante et un écrivain de
pulp novels désargenté. Lui invente pour elle une histoire fantastique peu crédible, dans un monde lointain avec des morts-vivantes séductrices, un culte et des croyances étranges, une jeune femme en danger, etc. — bref, le genre d'histoires racoleuses et improbables qu'il vend d'habitude. Il la lui raconte, épisode par épisode, lors de leurs rendez-vous amoureux.
On a donc une histoire complètement extravagante [le récit de science-fiction de l'écrivain], à l'intérieur d'une histoire peu crédible, idéalisée [le roman d'amour de la sœur], elle-même à l'intérieur de la réalité du roman, crédible, mouvementée mais dure et au final un peu déprimante.
The Blind Assassin est un bon roman, mais on peut trouver qu'il est un peu long. Et il a un goût amer. L'auteure semble presque s'en excuser vers la fin : ce ne sont pas les vies heureuses qui font les bonnes histoires…
The Blind Assassin rappelle que la vie n'a en soi rien de juste et que les récits sont éphémères. Sont-ils utiles pour autant ? … (Pour moi oui, sans l'ombre d'un doute. Mais c'est aussi là un des thèmes du livre.)
Je continuerai à lire d'autres romans d'Atwood, parce qu'elle est manifestement douée et capable d'écrire des choses très différentes. Mais j'ai préféré
Oryx & Crake.
* Qui est la première partie d'une trilogie de science-fiction. J'en parlerai quand je l'aurai lue en entier, là j'ai fini les deux premiers tomes et j'entame le troisième. Mais je peux déjà vous la recommander vivement !
L'Ombre du Vent de Carlos Ruiz Zafón raconte l'histoire de Daniel Sempere, un jeune Espagnol qui découvre un jour, dans une bibliothèque secrète où sont gardés des livres « oubliés », un livre passionnant écrit par un certain Julián Carax, auteur que très peu de gens semblent connaître. Il découvre que si cet auteur est inconnu, c'est en partie parce qu'une personne cherche assidûment ses ouvrages pour en détruire chaque exemplaire… Commence une enquête dans la Barcelone franquiste, qui ne porte pas tant sur les livres mêmes que sur la vie de Carax (aussi mouvementée que celle du protagoniste). Ça devient une intrigue qui tient en haleine et où on s'attend à ce que les choses tombent dans le surnaturel d'un moment à l'autre ; difficile de refermer le livre !
À côté de ça, il est question des amours du protagoniste (parce qu'il devient vite adolescent, que les ados, un rien les séduit, et que les personnages féminins ont effectivement du charme), d'un personnage fantasque qui apparaît au bout de plusieurs dizaines de pages, le tout sur fond de régime autoritaire (surtout incarné par le personnage de Fumero, un flic véreux, vicieux, tellement haïssable qu'il en devient presque inhumain).
L'Ombre du Vent a aussi quelques inspirations gothiques : Zafón affectionne les personnages torturés, les cadres abandonnés, les scènes impressionnantes… sans tomber dans l'excès. Ça ne fait qu'ajouter au charme du livre.
C'est un roman à succès et je comprends pourquoi, il est vraiment prenant ! J'en lirai volontiers d'autres du même auteur.
Cronopes et Fameux de Julio Cortázar est un petit recueil de textes courts tout à fait sympathique. Une sorte d'humour absurde et surréaliste, avec des manuels sans utilité pratique, des personnages inventés improbables, des hurluberlus qui agissent de manière hurluberluesque et des petits quasi-non-sens qui sont peut-être très malins et peut-être complètement idiots. Un extrait :
« Il faut vous dire que les tortues sont grandes admiratrices de la vitesse et c’est bien naturel.
Les Espérances le savent et s’en fichent.
Les Fameux le savent et se marrent.
Les Cronopes le savent et chaque fois qu’ils rencontrent une tortue, ils sortent leur boîte de craies de couleur et, sur le tableau rond de son dos, ils dessinent une hirondelle. »
C'est là l'un des textes dans sa version intégrale. Le livre est vraiment très court, les textes vont de quelques phrases à une demi-douzaine de pages, pas plus… C'est plus amusant et/ou attendrissant que profond. Mais c'est le genre de livre que j'aimerais bien écrire, et j'ai aimé le lire.
(Note : L'illustration ci-dessus est signée Abril Sainz. Si vous savez lire l'espagnol, vous pourrez lire un extrait de
Historias de Cronopios y de Famas illustré par ses soins
ici !)
Vous avez déjà lu une revue littéraire ? Vous savez, ces bouquins qu'on trouve dans les grandes librairies, qui coûtent cher et qui contiennent plusieurs récits courts et essais ? J'ai essayé, pour voir, le numéro 602 de la
Nouvelle Revue Française. (Oui, c'est de là que vient le fameux logo
nrf qu'on voit sur les livres de chez Gallimard : c'était une revue littéraire avant d'être une maison d'édition ! Et cette
Nouvelle Revue Française existe depuis 1908.)
Le thème était
Des Fantômes ; j'ai feuilleté un peu, ça m'a eu l'air intéressant, j'ai commencé. Comme on pouvait s'y attendre, ce fut inégal — mais plus au niveau de la difficulté et de l'intérêt des textes qu'au niveau de leur qualité. J'ai tout lu*, et c'était intéressant d'avoir tout une collection de divers styles, diverses approches, divers types de textes. Il y a des auteurs qui présentent un fragment de leurs recherches, et qui le présentent bien. Il y a de petites nouvelles agréables (et quelques extraits de romans qui ne se présentent comme tels qu'à la fin, ce qui est un peu frustrant : l'impression d'avoir payé pour un échantillon d'essai). Il y a des poèmes, des entretiens, des documentaires, des critiques ou des présentations d'autres œuvres, en général tout est réfléchi et bien écrit. Malheureusement, il y a aussi (et je m'y attendais) des textes intellectuels ronflants, prétentieux, très difficiles à lire et qui n'apportent pas grand-chose de concret — des textes d'érudits imbuvables qui intellectualisent tout jusqu'à rendre leurs textes abscons. (Certains n'ont même pas besoin de mots compliqués pour y arriver ; par exemple :
« Les récits contemporains travaillent ainsi à rebours de l'histoire non seulement parce qu'ils remontent les durées historiques pour dire un amont infigurable, mais aussi parce qu'ils déplacent la fonction de l'archive. »)
Bref… dans l'ensemble, c'est un ouvrage intéressant. Mais ça reste un truc pour intellos, et trop cher pour ce que c'est. Mieux vaut sans doute aller dans une bibliothèque et lire seulement les textes qui nous intéressent : on peut passer de bons moments de lecture comme ça. Si vous ne vous sentez pas du tout l'âme d'un(e) intello littéraire, vous pouvez aussi très bien vous passer de revues littéraires pour le reste de votre vie.
* À part un texte, celui dont j'ai cité une phrase ci-dessus.
Laughter in the Dark de Nabokov est l'histoire d'un homme marié riche, un peu simplet (critique d'art), qui s'éprend d'une jeune femme ambitieuse, séduisante et désargentée (ouvreuse dans un cinéma). L'auteur sait très bien qu'on s'attend à ce que ça se termine mal, et nous débarrasse de ce suspense mort-né en résumant l'intrigue dès la première phrase* ; puis il prend un malin plaisir à raconter les détails dans toute leur ironie. Comme on peut s'y attendre avec Nabokov, c'est extrêmement bien écrit et les deux personnages principaux sont intéressants à suivre — à la fois très marqués et crédibles.
Et non seulement l'histoire est bonne, mais Nabokov nous prend à parti : à quel point va-t-on ressentir de l'empathie pour ce personnage principal qui veut jouer l'adultère alors qu'il ne sait pas couvrir ses traces ? Qui se laisse berner comme pas possible en tentant d'échapper à sa vie ennuyeuse ? Pauvre bougre ou pauvre couillon ? On pourrait en finir par prendre le parti des « méchants »… Selon la personnalité de chacun,
Laughter in the Dark sera une histoire morale ou immorale, délicieusement ou bien terriblement cruelle. Un excellent roman en tout cas.
* Ou presque.
Thomas Pynchon et David Foster Wallace sont deux écrivains américains incontournables, à ce qu'il paraît. Ils ont aussi la réputation d'écrire des pavés difficiles à lire. À chaque fois que je vais à la Bibliothèque du Monde Entier (là où j'achète mes bouquins anglais à Strasbourg), je feuillette un ou deux Pynchon, puis je les repose… Un jour j'en prendrai un quand même.
En attendant, j'ai voulu essayer Wallace. Son roman le plus connu est
Infinite Jest, mais j'ai entendu dire qu'il valait mieux commencer par ses essais, plus courts et plus faciles d'accès. J'ai ouvert un peu au pif et j'ai vu une page avec plein de carrés et de flèches dans tous les sens. J'ai lu quelques lignes et j'ai beaucoup aimé son écriture. Vendu !
David Foster Wallace donne l'image d'un érudit à l'esprit académique rigoureux, qui n'a que trop conscience d'être « un putain d'intello » et pratique donc volontiers
l'autodérision. Ça se traduit par un style très personnel,
savant (prévoyez un dictionnaire à portée de main… et attendez-vous à ne
pas y trouver certains mots !) mais aussi très oral et vivant. Et avec plein plein
plein de notes de bas de page.
Consider the Lobster contient dix essais/articles/critiques, sur des sujets divers comme la campagne de John McCain en 2000, la fête du homard dans l'État du Maine, l'importance de lire Dostoïevski aujourd'hui ou la cérémonie des AVN Awards (qui récompensent les meilleurs films porno aux États-Unis). À noter que la plupart des articles datent de la fin des années 90, ce qui a évidemment son importance. Une bonne partie des textes de
Consider the Lobster ont été commandés par des magazines, et j'imagine la tête qu'ont dû faire les éditeurs en les recevant… Wallace n'écrit jamais pour ne rien dire, mais sa rigueur, le fait qu'il ait toujours quelque chose à dire sur chaque détail et qu'il se concentre sur ceux qui
lui paraissent intéressants ont dû rendre ces articles tout simplement impubliables en l'état. Beaucoup trop longs, parfois trop polémiques, trop peu objectifs. (Par exemple, l'article sur la fête du homard, écrit pour
Gourmet, est non seulement très critique mais ne consacre pas une page au plaisir gustatif.)
J'ai bien aimé
Consider the Lobster et j'ai envie de lire d'autres livres de David Foster Wallace. Mais je dois quand même dire que mon intérêt a pas mal varié selon les articles. Celui sur Dostoïevski m'a effectivement donné envie de lire Dostoïevski. Celui sur la fête du homard était très bien écrit, mais les questions qu'il soulevait n'avaient rien de nouveau pour moi. L'article sur le 11 septembre était assez peu intéressant. Celui sur la campagne de John McCain était bien mais vraiment long. Je n'ai pas fini celui sur John Ziegler, animateur radio républicain (trop long, et le sujet ne m'intéressait que peu). Celui sur les AVN Awards était franchement réussi. Mon préféré fut la critique — qui oubliait très volontiers son rôle de critique — du
Dictionary of Modern American Usage de Bryan A. Garner, l'occasion pour Wallace de présenter ses réflexions sur les aspects et implications politiques de la langue américaine standard, et notamment la guerre entre descriptivisme (« la langue doit être décrite selon son usage réel, il faut s'adapter aux changements et éviter le dogmatisme ») et prescriptivisme (« il y a des règles qu'il faut suivre, sinon c'est le bordel et on ne se comprend plus »)… notamment parce que c'est un sujet qui m'intéresse beaucoup. Si vous avez d'autres centres d'intérêts que les miens, vous aurez sans doute des préférences différentes.
Vous pouvez lire plusieurs essais de l'auteur
ici (dans leurs versions éditées, je crois).
The Sense of an Ending de Julian Barnes a une bonne histoire, mais elle est longue à démarrer. La première partie est assez molle — elle est nécessaire pour planter le décor et faire connaissance avec les personnages, mais… ces personnages apparaissent, au final, peu sympathiques et peu crédibles. Assez pédants, en fait. Et trop peu de choses se passent. La deuxième rend les choses intéressantes, et plus on avance, meilleure elle est… mais cela suffit-il à compenser ? (J'ai envie de dire qu'un bon roman ne devrait pas avoir quelque chose à compenser.)
Le thème — et la morale ? — du livre semble être le fait que nos sentiments et nos souvenirs* déforment trop souvent la réalité pour en faire quelque chose de simplifié et de cohérent, qu'on se fie trop souvent à nos premières impressions. Alors oui, à la fin du roman, une révélation-choc en entraîne une autre, l'effet est efficace — mais ça ne suffit pas à effacer les défauts du livre et à me convaincre.
The Sense of an Ending a gagné le Man Booker Prize en 2011, pourtant je ne pense pas que je m'en rappellerai encore dans cinq ans.
* Quand on se rappelle de quelque chose, ce n'est pas l'événement lui-même dont on se souvient mais la dernière fois dont on s'en est rappelés… Au bout de quelques années, on se retrouve avec un souvenir d'un souvenir d'un souvenir d'un souvenir d'un souvenir, une copie d'une copie d'une copie d'une copie d'une copie, et forcément il y a quelques erreurs.
Cat's Cradle de Kurt Vonnegut est un livre satirique sur la bêtise humaine* et une possible fin du monde. On suit les pélégrinations de John, ou Jonah, écrivain qui prépare une biographie sur l'inventeur de la bombe atomique… le type même de savant aussi génial qu'irresponsable. La quatrième de couverture (que je n'ai regardée qu'une fois le roman fini, heureusement) dévoile beaucoup trop de l'intrigue, je vous recommande de l'éviter ! Sachez qu'il est question des enfants de ce savant fou, du bokononisme (une religion fictive qui proclame ouvertement qu'elle n'est que mensonges — et qui paraît à la fois plus absurde, plus sensée et plus saine que les véritables), et, dans la deuxième partie du livre, d'un dictateur sur une île toute nulle.
C'est à la fois pessimiste et plein d'humour. Le style est un petit peu sec à mon goût, mais l'histoire est excellente, donc je recommande !
Le texte intégral est disponible en PDF
ici. (À noter qu'il y a une erreur, à la fois dans ma version et dans le PDF : vers la fin, une phrase devrait être
“Animals breathe in what plants breathe out” et non
“Animals breathe in what animals breathe out”.)
* Je crois personnellement qu'on surestime pas mal la bêtise humaine et qu'on la confond souvent avec un simple égoïsme, des priorités qui ne sont pas les mêmes pour tous… mais c'est un autre sujet.